Bon. Jusqu'à maintenant je m'étais toujours refusée de lire des shojos centrés sur des personnages au collège. Du haut de mon grand âge, j'ai arbitrairement décidé qu'entre 11 et 14 ans, les jeunes ont bien d'autres préoccupations que de sortir avec le mec le plus populaire ou leur avenir professionnel et familial. Déjà que les adolescents de 16 ans qui balancent des demandes en mariage en veux tu en voilà alors qu'ils n'osent même pas se tenir la main, ça me fait un peu soupirer (mais admettons, pour le rêve de princesse tout ça) mais à 12... Faut pas déconner non plus !
Bref. Il faut un début à tout dirons-nous. Je suis tombée sur ce manga et j'ai fait une erreur de débutant en me basant principalement sur le titre pour l'acheter (je sais pas, ça sonne bien "Mon ciel après les cours". Ca sentait le truc cul-cul tranquille m'voyez). Une fois dans ma bibliothèque, je l'ai donc lu et... Même en essayant de me représenter ces personnages comme des lycéens, ce qui était d'une difficulté sans précédent puisqu'on nous rappelle sans arrêt qu'ils sont au collège, j'ai trouvé cette histoire carrément inappropriée. Outre le côté extrêmement niais du personnage féminin principal (Sakurai), tout à fait normal à cet âge là finalement, le comportement obscène des personnages masculins (Yoku et Kai) et m'a clairement fait tomber de mon canapé. Je ne suis pas sûre qu'il y ait eu un chapitre où elle ne se faisait pas au choix : rouler une pelle, déshabiller, harceler sexuellement, rabaisser parce que c'est une fille, et je n'irai pas plus loin dans le délire (contrairement à l'auteur) mais vous avez saisi l'idée.
Le vocabulaire, les introspections, les actes, les réflexions, il y a sincèrement très peu de moments où je me suis sentie face à des collégiens hyper sportifs prêts à tout pour dépasser leurs limites. Moi qui n'aime pas trop les histoires qui tournent autour du sport, j'en étais venue à attendre désespérément qu'on nous parle juste de course et de saut à la perche ! Qu'on me montre qu'à cet âge, quand on a un objectif en tête, on l'a pas ailleurs ! Qu'au collège, on n'est pas encore suffisamment solide émotionnellement et mentalement pour gérer plusieurs choses de front et que le plus dur dans la vie, c'est justement de choisir parce qu'on ne peut pas tout faire en même temps.
Il n'y a vraiment qu'un seul moment où j'ai ressenti que j'avais des collégiens qui commencent tout juste à s'interroger sur l'amour, les relations et leur complexité, etc. C'est quand Yoku a fini par se rendre compte qu'il avait beau faire le mec, en fait il assumait absolument rien ; face à une Sakurai qui, elle, a beaucoup réfléchi à tout ce qu'elle a entendu, fait, vu, et a mûri en conséquences (trop certes, mais disons au moins que le développement est cohérent de ce qu'elle a vécu).
Au final, la seule "vérité" qu'on retire de tout ce fourbi, c'est que les filles mûrissent effectivement plus vite que les garçons. C'est la seule raison pour laquelle je n'ai pas mis 1/10. Heureusement que ce dernier élan de lucidité de Yoku les a sauvés du naufrage !