On peut dire que ça change de Snyder. L'atmosphère est radicalement différente, le ton, les personnages écrits avec une autre patte. J'avais bien aimé l'angle d'attaque de Snyder et son run va à mon avis rester dans l'histoire du personnage malgré certains défauts (un Zero Year trop long, un Bat-Gordon expédié donc manquant de développement, des fins d'arcs parfois moisis...).
Le nouveau maestro se nomme Tom King, auréolé de gloire après son court passage chez Marvel, et l'acclamée série Vision. Au dessin, on note également du changement avec le départ de Capullo et l'arrivée de plusieurs noms, dont Finch.
J'ai apprécié ce premier tome. L'écriture de King est agréable, on a une Gotham très ambivalente qui oscille entre le très sombre et le trop coloré, à l'image du titre qui pour l'instant brasse très large et refuse qu'on lui accole une étiquette. La nouvelle Bat-Team fonctionne à merveille, avec notamment un Alfred très marrant, tout comme un Gordon moins blasé que de coutume.
Après, l'histoire archi-revue de ce tome est un grave frein. Certes les personnages de Gotham et Gotham Girl sont très bien écrits, avec du background, des pouvoirs au fonctionnement intéressant car amenant un dilemme, bien développés au cours même des épisodes. Après, la trame on la connaît d'avance : on sait qu'ils vont devenir méchants, que Batman va les arrêter car c'est sa ville sa responsabilité et vu qu'il y en a deux, l'un va surement affronter l'autre en prime.
Les scènes qui m'ont vraiment plu dans le tome. Batman et l'avion, on a un héros plus vulnérable que la carapace que Snyder nous présentait. Alfred et la Batmobile, déjà c'est énorme de voir le majordome ainsi déguisé et puis graphiquement la page est hyper bien fichue avec la sensation de mouvement transmise. Gotham Girl durant tout le chapitre 6, où je me suis senti en osmose avec le personnage alors qu'Ivan Reis sortait un super épisode au dessin.
Bonus : la variant cover de Dell'Otto