Absolute Art Evil
La tétralogie du Monstre est une œuvre majeur dans la bibliographie d'Enki Bilal, sans aucun doute. Après la trilogie Nikopol, je ne pensais pas que Bilal retrouverait ce coup de génie surtout après...
Par
le 1 mai 2011
4 j'aime
2
Le Papa Noël a décidément des idées de génie généreux.
Ce qui est encore mieux quand on ne voit ses amis que quelques jours après la fête et qu'il a déposé un joli paquet au pied de leur sapin.
Je connaissais Enki Bilal ayant lu certaines de ses ouvres et vu ses longs métrages de cinéma.
Je ne possèdais rien de lui jusqu'à ce jour mais j'avais déjà lu ces tomes au cours de mes pauses de job étudiant.
Je redécouvre avec un immense plaisir cette tétralogie du monstre composée de 4 volumes
Le Sommeil du Monstre, Les Humanoïdes associés, 1998.
32 décembre, Les Humanoïdes associés, 2003.
Rendez-vous à Paris, Casterman, 2006.
Quatre ?, Casterman, 2007.
Le dernier tome de cette série prévue pour être une trilogie a été annoncé à la fin du troisième et les deux ont fusionné par la suite selon la volonté de l'auteur.
Habitué à construire des oeuvres engagées politiquement, socialement, Enki Bilal centre son questionnement sur le pouvoir de la religion sur la société qu'elle participe à construire.
Les conflits que la foi engendre, dont il a lui même souffert, lui permet ici de mettre en scène une société post apocalyptique esthétisant la violence.
Dans une atmosphère grisatre et angoisante, il fait vivre des personnages déglingués (jusque dans leurs vêtements) dans une urbanisation futuriste et désagrégée. Ils ont fréquemment recours aux greffes et aux amputations ce qui rend leurs corps complètement déshumanisés.
Ces démembremens sont bien évidemment le reflet de la société dans laquelle ces personnages évoluent. Etat renforcé par l'état de la mémoire de ces mêmes personnages.
La construction des planches, les mêmes scènes répétées d'un point de vue différents, les champs/contrechamps sont issues de son expérience cinématographique et valent à la tétralogie le néologisme de bande et ciné.
Rien n'est dû au hasard "Bioskop" signifiant même cinéma en serbe, langue maternelle de l'auteur.
La lecture non linéaire de l'oeuvre fait voyager le lecteur entre le présent des personnages, 2026 et le passé du narrateur lors de sa naissance en 1993. Cette fragmentation de la temporalité narrative cherche à imposer aux personnages comme aux lecteurs une autre conception du temps. En effet Bilal se sert de ce subterfuge car il lui est impossible d'affronter directement des événements extrêmement douloureux pour lui et explicite son propre rapport au passé. Il s'interroge ainsi sur le poids de l'Histoire et l'importance de la mémoire dans la construction d'un individu.
La dichotomie Est/ouest est un enjeu important de cette histoire qui voit une opposition marquée entre Paris et Belgrade.
La réunion des trois personnages, sarajeviens d'origine, est le but principal du cycle.
Le rendez vous raté à Belgrade dans le bloc de l'Est sera-t-il effacé par une réunion effective à Paris montrant la suprémacie (relative ? occasionnelle ?) de l'ouest ?
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Mes avis BD
Créée
le 10 janv. 2016
Critique lue 923 fois
28 j'aime
D'autres avis sur Monstre : L'Intégrale
La tétralogie du Monstre est une œuvre majeur dans la bibliographie d'Enki Bilal, sans aucun doute. Après la trilogie Nikopol, je ne pensais pas que Bilal retrouverait ce coup de génie surtout après...
Par
le 1 mai 2011
4 j'aime
2
1998. Enki Bilal est au sommet de son art. Son album "Le sommeil du Monstre" dévoile des images bouleversantes, chaque case ou presque constituant un tableau d'une densité admirable. L'univers...
Par
le 18 juin 2013
2 j'aime
Du même critique
Un des meilleurs sinon le meilleur film d'anticipation existant. Scène d'ouverture, une des douches les plus hygiéniques jamais filmées. Des lambeaux de peaux, tombent dans le bac à douche les uns...
Par
le 31 oct. 2012
185 j'aime
23
Cher Antoine, Quand j'ai fait la connaissance de votre petit Prince, je n'étais qu'une petite fille qui commençait ses découvertes littéraires. Bien sûr qu'à 7 ans, je n'ai pas tout compris. La...
Par
le 26 avr. 2016
133 j'aime
9
Le film s'ouvre sur un oeil, un regard qui se forme, une langue qui se prononce maladroitement. Fond noir ! L'intérêt majeur de cette adaptation est son ACTRICE principale. A la fois très connue,...
Par
le 4 juil. 2014
130 j'aime
33