Mother Sarah, c'est Nagayasu et Ôtomo aux commandes d'un manga post apocalyptique. A vrai dire, rien d'étonnant à cela, nous y sommes habitués.
La nuance réside dans le fait que ce manga aborde les évènements d'une manière bien plus "humaine" que dans les autres oeuvres du roi Otomo. Humaine car le scénario se fixe principalement sur Sarah recherchant ses trois enfants suite à une séparation tragique. Du coup, l'aspect maternel et féminin prend une part importante dans la psychologie des personnages. Et c'est tant mieux.
11 tomes d'environ 150 pages environ.
Les sept premiers forcent le respect et nous plongent dans un état proche du malaise tout en restant particulièrement zen et contemplatif. Assez difficile à décrire. Les pages s'enchaînent très vite, peu de dialogues, nous forçant à admirer sans cesse chaque double page. Le dessin est d'ailleurs exceptionnellement léché et on ne compte plus les centaines de détails gorgeant chaque case.
Seulement là où on s'attend à une montée en puissance émotive et scénaristique, on n'assiste au final qu'à une simple bataille idéologique entre les gentils résistants et les méchants politiciens. Dommage, tout cela commençait si bien...
Du coup, les trois/quatre derniers tomes, même s'ils s'avèrent plaisant à lire, peinent à faire sortir du lot cette série.
Au final, on retiendra surtout le personnage de Sarah et son esprit très travaillé, particulièrement maternel, et pourtant, montée sur un corps solide et guerrier (d'ailleurs, allez comprendre le fossé entre le début où elle ressemble à une simple mère de famille inoffensive et sa transformation en guerrière sur terre...). Le reste étant souvent trop anecdotique pour réellement marquer l'esprit.