Un jour, je deviendrai Hokage !!
Je ne reviens jamais sur ma parole, c'est comme ça que je conçois mon nindô.
Nous suivons l'histoire de Naruto, un petit garnement orphelin du village de ninjas Konoha, dont le démon à neuf queues Kyûbi qui a failli détruire le village par le passé, a été scellé en lui, faisant du garçon un paria sans attaches ni amis.
Mais Naruto, qui a soif de reconnaissance et refuse le destin de solitude qu'on lui impose, décide qu'il va montrer à tous ce qu'il vaut vraiment en devenant Hokage, le titre accordé aux ninjas les plus puissants.
Le n°2 des 3 Grands
Naruto fait partie de la Sainte Trinité du Weekly Shônen JUMP des années 2000 (avec One Piece et BLEACH). Le manga, qui s'est terminé après 15 longues années de publication, est aujourd'hui un des plus vendus à travers le monde et considéré comme un des shônen cultes de l'histoire du manga, plus particulièrement en France où il a longtemps été le n°1 des ventes (avant l'avènement de One Piece dans les années 2010). Il fête cette année les 20 ans de son arrivée dans l'hexagone, l'occasion de revenir sur ce manga incontournable sur le blog.
Ainsi, contrairement à la plupart des gens, je n'ai pas découvert Naruto lors de mon adolescence.
Bien évidemment je connaissais le phénomène, j'avais moi-même jeté un œil au premier arc (soit celui de l'examen Chûnin dans la forêt) mais ce que j'en avais retenu, c'était un univers qui ne m'attirait pas vraiment, des designs que je trouvais très moches et un héros braillard et passablement irritant en plus de piquer les yeux avec sa combi orange flashy démodée et très mal choisie pour un ninja. Autant vous dire que ma décision a été rapide : pour éviter de mourir idiote, je tenterai de relire Naruto d'une traite uniquement le jour où il sera terminé... soit plus d'une dizaine d'années plus tard.
Alors je ne vais pas faire dans l'originalité dans cette critique, mon avis global étant le même que la majorité, la seule différence est que ma vision ne sera pas accompagnée du prisme de la nostalgie qui embellit si souvent nos souvenirs (ce qui expliquera très simplement le second degré présent dans cette critique).
Bref, c'est parti !
Un bon début pour une fin pas en apothéose
L'histoire se découpe en deux parties distinctes (trois si l'on compte la Grande Guerre) :
Il y a d'abord la partie généralement appelée "Shônen" (qu'on pourrait traduire par "Jeunesse/ Jeunes années") du T.1 au T.27 qui suit donc Naruto dans son entraînement ninja à Konoha. On le voit passer des examens, apprendre les bases des techniques ninja et faire des missions pour débutants. Dans cette partie, on nous présente donc les bases de l'univers et l'équipe de héros que nous allons suivre, ainsi que les personnages secondaires qui viendront enrichir le récit et nous feront comprendre au passage comment fonctionne le monde des ninjas à la Naruto (qui est à prendre au sens large, les ninjas dans l'œuvre étant l'équivalent des soldats de l'armée qui assurent un peu tous les rôles militaires).
Pour ce faire on a notamment le tournoi avec tous les aspirants ninja qui nous permettra de comprendre les techniques et les motivations de chacun. Mais bien évidemment tout ne se passera pas comme prévu et on aura également droit à des sous-intrigues géopolitiques plus globales et des combats plus importants qui seront ma foi très sympa et poseront bien les premières accroches pour démarrer en douceur. Cette première partie se finit en beauté avec l'affrontement Naruto/Sasuke qui marquera le début de ce qu'est vraiment Naruto au sens large puisque c'est cette dualité qui fera avancer Naruto dans sa quête.
Dans la seconde partie appelée "Shippûden" du T.28 à 72 qui se passe 2 ans et demi plus tard, Naruto a maintenant 15 ans et est devenu bien plus mûr. Plus question de lambiner, il est désormais un ninja pouvant partir en mission officielle et peut donc commencer ses recherches pour retrouver son meilleur ami Sasuke qui a quitté le village des années auparavant et qu'il est déterminé à faire revenir par tous les moyens. Mais l'Akatsuki, le groupe de mercenaires ninja le plus recherché, vient s'en mêler et il pourrait bien être lié à Sasuke. Alors cette partie est trèèès dense et comporte plusieurs gros arcs avec de très nombreuses sous-intrigues. On commence par tout l'arc autour de l'Akatsuki avec ses membres atypiques et ses combats super cool, en parallèle du retour de l'enfant prodigue qu'est Sasuke qui lui en revanche ne fait pas grand chose mais passons. Suit l'arc le plus majeur de Naruto, à savoir l'arc de Pain qui est clairement tout ce que le manga peut faire de mieux avec des personnages qui évoluent, des combats de ouf et un des méchants les plus travaillés tous shônen classiques confondus. Vraiment, cet arc met les petits plats dans les grands et c'est avec plaisir qu'on suit le bonhomme de chemin de Naruto passé de cancre à jeune garçon déterminé et plein de promesses.
Et enfin commence la partie finale du manga, soit la "Quatrième Grande Guerre Shinobi" (Daiyoji Ninkai Taisen). Alors à moins que la guerre ne s'apparente à poser tous les personnages sur un terrain vague pour balancer des météorites et des Genkidama, je crains que cet arc n'ait de guerre que le nom. Car oui, soyons honnête, si l'on doit citer tout ce qui est complètement raté dans cet arc final, il n'y que a l'embarras du choix et plus encore... À vrai dire, c'est limite si rien ne va !
Déjà, c'est long. Que dis-je ? C'est looooooooooong (20 tomes bon dieu !). Et le pire, c'est que c'est aussi long que c'est vide ! On va déjà passer sur la pire technique du mangaka en panne d'inspi qu'est l'Edo Tensei (soit : je ramène les morts à la vie). Et ensuite, il n'y a pas de tension, les combats s'éternisent à coup de blabla vaguement drôle ou utile (rarement les deux à la fois, faut pas pousser), TOUS les personnages sont là et... se contentent d'être là, et d'apparaître dans une case par-ci par-là pour faire un commentaire inutile pour nous rappeler que oui, Naruto a bien des amis et c'est pour ça qu'il va gagner ! Gagner contre qui ? Ah oui, le Méchant A. Ah mais non, c'était le Méchant B du coup. Quoique non, le Méchant A avait tout prévu donc c'est lui le vrai méchant. Ah mais le Méchant B il était contrôlé par le Méchant C qui est le vrai méchant des méchants en fait ? Comment ça, le Méchant C il est devenu méchant pour ramener son propre Méchant D qui sort de nulle part ? (Bon je continue ou vous avez compris l'idée ?).
Ai-je précisé que c'était long ?
Bref, après avoir battu 3 méchants, ou 4 ? Je sais plus trop, j'ai arrêté de compter après le 10ème je crois bien, re-bref, il faut conclure le manga. En 10 chapitres, c'est bien connu. Donc on se lance dans le combat final entre nos deux héros qu'on attend littéralement depuis 71 tomes et....... bah 9 chapitres plus tard c'est fini quoi. Ouais parce que faut quand même garder le dixième pour nous sortir l'épilogue universel à la Harry Potter, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.
FIN.
Re-re-bref, Naruto c'est cool pendant 48 tomes. Après c'est proche du vide intersidéral inhérent aux shônen qui ont trop duré. On ne change pas une méthode qui gagne, ha ha ha (I'm not amused).
Naruto, et les autres...
Mais qu'en est-il de nos jolis et gentils personnages du coup ? Est-ce que eux au moins ils valent le coup dans tout ça ?
Nous retrouvons donc notre héros principal Naruto, jeune garçon méprisé de tous à cause du démon infernal qui est enfermé en lui. Il ne provoque que des ennuis pour tenter d'attirer l'attention sur lui. C'est un garçon plein d'énergie avec la volonté de ne jamais se laisser abattre mais qui a tendance à foncer tête baissée.
Si on m'avait dit que j'allais adorer Naruto il y a quelques années, je ne l'aurai jamais cru, c'est typiquement le genre de personnage qui me tape sur le système à gesticuler partout, faire des blagues caca boudin et se faire passer pour plus stupide qu'il ne l'est afin de se rendre "drôle".
Et pourtant... qu'est-ce que j'ai aimé Naruto dans la seconde partie ! Ce personnage a un parcours classique au possible mais il murit tellement et défend de si jolies valeurs que tu n'as qu'une envie, c'est de le soutenir à fond. C'est vraiment un personnage inspirant et également très humain, il est juste adorable !
Il retrouvera dans son équipe Sasuke, génie du clan Uchiha et garçon taciturne qui accorde peu d'importance aux autres et souhaite devenir le meilleur afin de venger sa famille.
Est-ce qu'on doit vraiment parler de l'incontournable Dark Sasuke ?... Je me suis d'abord dis que non car ça aurait été de la méchanceté gratuite, mais finalement j'ai décidé que si, parce que c'est quand même important de préciser pourquoi, comme beaucoup trop de gens, je l'ai détesté de bout en bout mais pas pour les bonnes raisons.
Le concept du personnage de Sasuke, bien qu'étant personnellement peu attirée par ce genre de stéréotype, est bon. C'est le rival qui va devenir un ennemi suite à un traumatisme pour finalement trouver sa rédemption grâce au héros. Tout le monde aime ce genre de personnage, c'est normal car c'est classique mais efficace et il fait tourner l'histoire à lui tout seul. Problème : l'évolution de Sasuke, bien que pourtant logique, est si mal exécutée de par son inconstance incessante et le fait que Kishimoto ne soit pas assez fin pour nous permettre de lire entre les lignes entre deux coups de folie meurtrière du bonhomme que celui-ci en devient juste une tête à claque tout juste utile à nous torcher les fesses avec les pages des chapitres où il apparaît. C'est un personnage devenu mentalement instable, qui est pourtant présenté comme étant normalement intelligent et parfaitement raisonné dans son idée, ce qui le fait passer au mieux pour un total abruti, au pire pour un des personnages les plus exécrables et mal écrit de tout bon shônen qui ne se respecte pas.
Alors oui, Sasuke est un bon personnage qu'on est censé aimer détester. Mais non, ce n'est pas un personnage auquel on s'identifie car il se révèle tout bonnement incompréhensible vu que le mangaka ne nous donne aucune clé quant à son raisonnement ou à la raison de ses agissements et de ses sautes d'humeur (si ce n'est que bouh sa famille a été tuée, comme les trois quart des persos du manga, mais lui comme c'est l'anti-héros blasé aux cheveux sombres c'est trop beaucoup plus triste tu vois). Si l'on ne cherche pas à creuser, Sasuke est juste le con****, le vrai, qui va se réveiller le lundi en allant chercher ses amis pour faire un monde meilleur avec eux, et qui le mardi matin va menacer de les tuer dans le plus grand des calme car ils sont sur son passage. Un fou. Et qui a de l'empathie pour les fous ?
À notre petite équipe viendra s'ajouter Sakura, jeune aspirante ninja avec un fort caractère. Elle a tendance à s'emporter facilement pour des futilités mais sait garder son sang-froid dans les situations extrêmes.
Sakura où l'un des personnages les plus détestés de l'Histoire du manga donc. J'ai tendance à défendre ce type de personnage assez incompris dans le fandom occidental (l'héroïne pacifique (comprendre "faible") au grand cœur et amoureuse du héros, véritable symbole de vertu dans la culture japonaise là où chez nous c'est l'image de la femme assujettie par excellence) mais cette fois-ci je ne le ferai pas.
Sakura, en plus d'avoir un caractère de pimbêche et d'être agaçante avec son "amour" complètement aveugle pour l'autre emo de Sasuke et son mépris manifeste pour Naruto le lourdaud, n'évolue pas. Enfin si, elle évolue tous les 30 tomes, en accéléré sur deux pages. Et tout ça pour... bah pour rien. Oui oui, pour rien, car on ne la voit pour ainsi dire jamais. La seule chose à retenir c'est que tout comme Naruto elle s'assagit et devient un peu moins saoulante à partir de Shippûden mais à quoi bon vu qu'elle n'est jamais là et que le seul objectif qu'elle se donnera de tout le manga est finalement totalement fichu en l'air dans le dernier chapitre de celui-ci ?
Concrètement c'est très simple, je n'ai aucun avis sur Sakura (d'ailleurs, contrairement aux autres héroïnes usantes du même genre je ne la trouve même pas spécialement sympathique ni même ne serait-ce que tout simplement jolie, c'est dire le niveau d'intérêt que je lui porte). Ce personnage est inutile, autant en tant que tel que pour l'évolution de Naruto et Sasuke qui auraient quasiment fait la même sans qu'elle ne soit là. La tristesse quoi.
Il y aura également tooous les autres personnages secondaires (de Konoha principalement). Franchement dans l'ensemble il n'y a pas à dire, ils sont tous très cool. Le gros problème, bah c'est qu'ils ne servent à rien entre tous. On les voit une fois pendant leur combat au tournoi dans la partie Shônen et après, ben y'a pas d'après pour la majorité d'entre eux. Je veux bien croire qu'il est difficile de développer autant de personnages, moi-même je n'en demande pas tant, mais plutôt que de continuer à s'attarder continuellement sur un ou deux personnages sur les vingt présentés, pourquoi ne pas se contenter de les faire évoluer en groupe comme le trio InoShikaChô ? Genre, on en parle de Tenten qui doit avoir même pas dix répliques en tout et pour tout sur les 72 tomes ? On en parle de Neji, ce perso au potentiel de ouf malade qui finit... comme il finit... sans vraiment de raison d'ailleurs.... ? Bon.
Quant à tous les autres aussi vite ajoutés qu'oubliés comme les 5 Kage, on va dire qu'ils sont difficiles à juger au vu de leur mince utilité. De même, je préfère ne pas m'attarder sur la manière dont Kishimoto a traité ses personnages féminins qui semblent n'exister que par l'intermédiaire de leurs camarades masculins.
Les méchants, y'a du très bon, comme du très nul, comme du très travaillé, comme du très creux, bref y'en a pour tous les goûts quoi. Alors dans l'ensemble ils pètent la classe (enfin, autant qu'on peut avec les designs de Naruto) et le fait que leurs motivations viennent principalement de leur vision biaisée du bonheur et de la paix et qu'ils ne sont donc pas foncièrement méchant est vraiment accrocheur. Mais sans parler des derniers personnages déraisonnablement overcheatés, disons qu'on se serait bien passé du "Talk no Jutsu ", où l'art de faire devenir gentil un méchant dans l'univers de Naruto (les vrais savent) et voilà comment on tue un bon personnage.
Donc au final dans l'ensemble, les personnages de Naruto auraient pu être bon si seulement ils avaient été développés pour la plupart. Car oui, l'énorme "problème" dans Naruto c'est que le manga se focalise... bah sur Naruto, mais uniquement sur lui ! (non, je n'appelle pas le "développement" de Sasuke un développement) C'est le héros, je le comprends tout à fait et vu le travail fait sur lui qui est de qualité je veux bien pardonner, mais alors à quoi bon introduire des personnages par dizaine si c'est pour que les meilleurs amis du héros aient droit au même traitement que le péon de la table n°2 du resto de nouilles de Konoha ? Je ne demande pas à développer les cent cinquante personnages non plus mais au moins le trio des héros de manière équitable... Mais j'ai l'impression que c'était à priori trop demander et c'est bien dommage.
Une mise en scène à peaufiner
Venons-en maintenant au manga en lui-même.
Je l'ai déjà dis mais le style de dessin c'est pas du tout mon truc, mais ça ne reste qu'une affaire de goût, sans compter qu'il est loin d'être aussi moche qu'un One Piece ou un BLEACH à ses débuts. Au contraire, Kishimoto a l'avantage d'avoir un style assez clair qui va droit au but et surtout qui sort de ce qu'on peut voir dans d'autres œuvres. Les chara designs je suis pas vraiment fan du rendu mais il faut avouer qu'il y a de l'idée et que les personnages sont très différenciables de l'un à l'autre, les différentes inspirations sont également très sympathiques.
Le problème par contre se trouve dans l'exécution du trait : ça manque de profondeur, de nuances, les visages sont trop figés, les décors trop fournis avec pas assez de trames pour s'y retrouver et surtout, le découpage des cases est trop peu clair. Il y a des moments on a l'impression d'avoir sauté une case, mais le pire se trouve très probablement dans les combats qui sont parfois tout bonnement incompréhensibles tant les mouvements se font bouffer par le décor.
Au niveau du rythme, en dehors de l'arc final qui nous ennuie sans fin, le tout est plutôt digeste malgré la longueur du manga. Les combats ne s'éternisent pas et l'auteur ayant bien compris qu'il avait du mal à gérer trop de choses à la fois, évite de trop s'éparpiller. Bon ça manque un peu de retournement de situation ou de véritable suspens du coup mais je préfère ça à un truc imbuvable qui part dans tous les sens.
La façon dont les thèmes sont abordés est un vaste sujet en revanche.
Si je comprends parfaitement la volonté de l'auteur et trouve les messages qu'il transmet très beaux et universels (c'est la volonté qui nous fait devenir un héros et non le destin; une vie sans échecs ne peut être parfaite puisque l'on n'y apprend rien; il n'y a aucune bonne raison pour abandonner quelqu'un dans la détresse; on n'existe qu'à travers les relations que l'on forge; etc.), l'exécution dans son œuvre est beaucoup trop mal amenée. Le plus gros problème étant le postulat de base qui se bat contre le déterminisme et qui se conclue finalement sur la base du déterminisme. Ouais, poussé par le JUMP ou non, Kishimoto s'est quand même drôlement perdu entre temps si il en est venu à carrément invalider le message même de son manga d'origine.
L'autre thème récurrent est "Comment créer un havre de paix ?". Bah en pondant des mômes si l'on en croit le dernier chapitre (non, je ne rentrerai pas dans cette guerre des shippings, bien que j'avoue volontiers que Kishimoto n'aurait clairement pas du ne serait-ce qu'essayer d'inclure de la romance dans son œuvre vu comme il s'y prend comme un pied). C'est une réponse qui aurait pu être cool après la première partie du manga à la rigueur, mais pas avec tout ce qui a été développé dans Shippûden ensuite. Et c'est là tout le problème de la seconde partie en fait. La partie Shônen sous ses airs comique et enfantin abordait parallèlement des sujets très sombres et réalistes (on parle quand même de gamins de 11 ans prêts à s'entretuer au nom du code d'honneur des ninja). Ces sujets sont vaguement repris dans Shippûden mais développés d'une manière beaucoup plus légère et utopiste à coup de "pouvoir de l'amitié" et "Rasenhameha". Même la conclusion du combat Naruto/Sasuke aurait pu apporter une réponse très terre à terre mais porteuse de sens mais non, on préfère invoquer la magie du scénarium et quelques années plus tard tout va bien dans le meilleur des mondes.
D'ailleurs on notera également que les combats de la partie Shônen sont beaucoup plus stratégiques, là où ceux de Shippûden préfèrent se contenter d'attaques similaires à l'Apocalypse en guise de nouvelles techniques apprises. Naruto n'apprendra d'ailleurs qu'une une seule technique spéciale durant tout le manga, durant la partie Shônen justement. Attaque qui pour le reste du manga deviendra de plus en plus supra mega giga ultra en guise d'évolution et de perfectionnement.
Au final, ce n'est donc pas tant que l'auteur ne sait pas ce qu'il fait, simplement qu'il n'est pas le plus fin des metteur en scène dirons-nous.
Un classique à lire s'il vous plaît
Bon bon, j'ai pas mal craché sur le manga mais est-ce qu'au final je l'ai tant détesté que ça ?
Je dirai oui et non. Je vais être sincère avec vous, Naruto ne m'a jamais réellement attirée. Le thème des ninja qui ne me passionne pas vraiment, son trio de héros saoulant, son humour lourdingue, ses dessins passables, je ne m'y suis jamais retrouvée.
Aussi je vais pas le nier, la première partie, qui a pourtant ses qualités je le reconnais, a pour moi extrêmement vieillie. Déjà les personnages sont très jeunes, leur mentalité va en suivant, ce qui n'est pas des plus réjouissant lorsqu'on a la vingtaine passée comme moi. Ensuite ce sont les vieux clichés des années 2000 sans aucune nuance (à première vue tout du moins) donc la plupart m'avaient plus fait rire qu'autre chose au début (Neji et ses répliques de "Regarde comme je suis méchaaaant !!"). Les techniques de combat, oui elles sont cool, mais pourquoi ça a toujours besoin d'être aussi dégueu ? (et vas-y qu'il y a des trucs bizarres qui me poussent sur le bras, et vas-y que je régurgite des machins par ma bouche...) Je comprends pas, ça me passe au-dessus tant de grotesque à toutes les pages, ça n'a même plus d'impact à force. Puis il y a toujours cet éternel tournoi avec les personnages présentés 1 par 1 et qui règlent leurs comptes devant tout le peuple qui les laissent s'entretuer totalement gratuitement tout ça pour un examen d'apprentissage. Nan mais arrêtons-nous là, ça en devient risible tellement c'est gros.
Puis vient la suite : Sasuke se barre [danse de la joie à peine dissimulée]. Cliché mais vachement cool. Et Shippûden enchaîne, et là ça part sur les vrais bails ! Je ne vais pas dire que je suis tombée folle amoureuse du manga à ce moment-là car ce serait faux, d'autant plus que Shippûden, après un certains point, fourmille de fausses bonnes idées et a tendance à cumuler les passages de mauvais goût, mais je reconnais que c'était cependant très sympa au début !
Ainsi, au final, je dirai que Naruto s'est révélé mieux que ce que je pensais.
J'avais l'intention de m'arrêter juste avant Shippûden si je n'accrochais pas mais force est de constater que l'intrigue a fini par me donner envie d'aller plus loin. Bon, j'ai souffert sur la fin, comme tout le monde j'ai envie de dire, mais je reconnais qu'il y avait quand même des passages qui en valaient la peine malgré tout.
Naruto est donc un bon shônen. Pas le meilleur à mes yeux mais il ne mérite très probablement pas tout le bashing qu'il se prend à cause de son surcotage de l'infini. Mais même si ce n'est pas mon style de manga à la base, je veux bien reconnaître qu'il a des qualités indéniables si on le place à côté des autres shônen nekketsu classiques. Il a des personnages très cool et plein de potentiel, un univers original avec pleins de références et la majorité des combats sont super sympa. Naruto est donc à lire au moins une fois pour tout fan de mangas !