Negima ! Le Maître magicien par Ninesisters
Suite à l’immense succès de Love Hina – qui paraitra sans doute difficilement concevable à ceux qui n’ont pas connu cette époque – je craignais que Ken Akamatsu ne soit tenté de reprendre les ingrédients les plus stéréotypés à l’origine de ce fameux succès, à savoir des personnages féminins qui auront une fâcheuse tendance à se retrouver dénudés. Et c’est totalement le sentiment qui ressort de ce manga dans ses premiers volumes. Negima ressemble à un improbable mélange entre Harry Potter – alors particulièrement populaire – et Love Hina, avec encore plus d’adolescentes aux physiques et caractères variés, et un héros totalement innocent qui, pour son malheur (et le bonheur de ses lecteurs), déshabille accidentellement les adolescentes en question à chaque éternuement.
Negima ne laisse donc pas une première impression positive, tant il semble sombrer dans la facilité et mélanger des éléments censés fonctionner.
Il faut quelques tomes au mangaka pour s’émanciper de ce qu’il avait fait sur Love Hina, poser les bases de son histoire, et faire évoluer son style en conséquence. Là où Love Hina était une comédie sentimentale à tendance harem, Negima est une série d’action se déroulant dans un univers fantastique (mais qui n’évite pas pour autant les petites culottes et les sources chaudes).
Une fois qu’elle aura trouvé son rythme de croisière, cette série partira dans une débauche de magie, d’aventure, et de combat, avec une pléthore de protagonistes marquants, aussi bien parmi les alliés du héros que chez ses ennemis.
A partir de l’arc de la Fête de Mahora, j’ai eu l’impression que chaque nouveau tome était encore meilleur que le précédent, avec des combats toujours plus impressionnants, un environnement toujours plus original – fait de monstres magiques, de voyageurs temporels, d’écoles d’arts martiaux millénaires, et autre joyeusetés dignes des meilleures séries B – et des personnages toujours plus charismatiques. Cela s’enchaine très vite, j’ai pris un pied énorme devant chaque nouveau volume de cette série. Sans compter que certaines révélations autour des élèves de Negi ne sont pas piquées des hannetons.
Sur la fin, le rythme retombe un peu, mais c’est pour mieux nous amener vers une des fins les plus mémorables que j’ai pu lire dans un manga, qui m’aura même ému aux larmes comme jamais.
Alors c’est sûr, pour profiter pleinement de ce titre, il convient de ne pas être allergique aux culottes et de se farcir 8 premiers tomes (environ) aux allures de comédies scolaires sans prétention, qui n’annoncent pas du tout les duels épiques et les délires magiques que nous réserve la suite. Mais cela en vaut la peine.