Viols et outrages
J'ai toujours apprécié l'art D'Alan Moore sans réellement me concentrer sur tous les thèmes qu'il rebat dans ses oeuvres; notamment celui du viol, que je n'avais pas pris en compte lorsque, plus...
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le 21 sept. 2016
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Neonomicon, signé par le génie (et parfois le fou furieux) Alan Moore et illustré par Jacen Burrows, c’est un peu comme ouvrir une porte vers les profondeurs lovecraftiennes… pour se rendre compte que derrière, c’est un club étrange où tout le monde porte des masques (et pas toujours sur le visage). C’est brillant par moments, dérangeant souvent, et définitivement pas pour tout le monde.
Moore revisite l’univers de Lovecraft à sa manière : avec un cynisme glacé, une plume acérée, et une volonté évidente de te faire sortir de ta zone de confort. L’histoire suit deux agents du FBI qui enquêtent sur une série de meurtres mystérieux liés à un culte étrange. On bascule vite dans un cauchemar où l’horreur cosmique de Lovecraft se mêle à une violence crue et des scènes d’un inconfort viscéral. Ce n’est pas une simple relecture de Lovecraft ; c’est une plongée dans ses ténèbres, avec Moore qui te tient la tête sous l’eau.
Le scénario, dense et méticuleux, est une démonstration du talent de Moore pour manipuler les codes du genre. Il joue avec l’horreur psychologique, les sous-entendus sexuels, et les références lovecraftiennes, tout en y injectant une dose de réalisme glacial. Mais cette virtuosité narrative peut aussi être un obstacle : le récit est parfois si chargé qu’il étouffe sous son propre poids, et certaines séquences semblent plus provocatrices que véritablement nécessaires.
Graphiquement, Jacen Burrows livre un travail précis, presque clinique. Son style détaillé amplifie l’effet de malaise, surtout dans les moments les plus graphiques. Cependant, cette précision peut aussi rendre certaines scènes difficiles à soutenir, surtout pour les âmes sensibles. L’horreur ici n’est pas suggérée : elle est frontale, dérangeante, et souvent déroutante.
Le principal reproche qu’on peut faire à Neonomicon, c’est qu’il pousse parfois la provocation au détriment de l’équilibre narratif. Si Lovecraft flirtait avec l’indicible, Moore met tout sur la table, et ça peut sembler gratuit par moments. L’horreur cosmique, censée être insaisissable, devient ici presque trop tangible, perdant un peu de sa magie initiale.
En résumé : Neonomicon est une plongée audacieuse, brillante et troublante dans l’univers de Lovecraft, revisitée par un Alan Moore en pleine forme… et sans aucun frein. Si tu es prêt à affronter une histoire à la fois fascinante et inconfortable, c’est une lecture marquante. Mais prépare-toi : ce n’est pas un voyage que tu feras sans quelques égratignures à ton âme (et ton estomac).
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il y a 2 jours
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