New York - Ekhö, tome 1, d’Arleston et Alessandro Barbucci, c’est un peu comme visiter un New York parallèle où tout est plus coloré, déjanté et… bizarrement creux. L’idée de plonger dans un monde miroir regorgeant de créatures étranges et de fantaisies décalées est séduisante, mais ce premier tome peine à transformer le potentiel en véritable aventure mémorable.
L’histoire débute lorsque Fourmille, une jeune femme ordinaire, se retrouve projetée dans Ekhö, un univers où les avions sont des dragons, les taxis des scarabées, et les écureuils volants donnent des ordres. L’idée de base est originale, mais l’intrigue oscille entre enquête basique et découverte de cet univers sans jamais vraiment s’impliquer dans l’un ou l’autre. Résultat : tu restes un peu sur le quai, à regarder le train (ou le dragon) passer.
Le dessin de Barbucci est sans conteste le point fort du tome. Ses planches regorgent de détails, avec des décors qui donnent vie à ce monde étrange et des personnages expressifs. Chaque case est un festin visuel, mais cette abondance graphique finit par voler la vedette à une histoire qui peine à suivre le rythme. C’est beau, mais parfois un peu tape-à-l’œil, au détriment de l’immersion narrative.
Côté scénario, Arleston reste dans sa zone de confort avec des dialogues pleins d’humour et des situations rocambolesques. Mais l’équilibre entre légèreté et intrigue solide n’est pas toujours là. L’histoire avance en zigzag, comme si elle était plus préoccupée par le dépaysement que par l’approfondissement de ses personnages ou de ses enjeux.
Les personnages, justement, manquent un peu de relief. Fourmille est une héroïne sympathique mais trop "passe-partout", tandis que Yuri, son acolyte, reste cantonné au rôle de faire-valoir comique. Les interactions entre les deux sont amusantes mais sans véritable profondeur, ce qui rend difficile de vraiment s’attacher à eux.
En résumé : New York - Ekhö, tome 1 est une introduction visuellement séduisante à un univers plein d’idées originales, mais qui manque de souffle pour vraiment captiver. Si tu cherches une BD légère et un peu loufoque pour te changer les idées, tu y trouveras ton compte. Mais ne t’attends pas à être complètement emporté dans ce monde miroir : le reflet est beau, mais il manque un peu d’âme.