No Hero est le deuxième opus de Warren Ellis concernant une réflexion sur la place (hypothétique) des super-héros dans notre société.
C'est en tout cas comme ça que je l'ai pris, ne pouvant me soustraire à l'inévitable comparaison avec Black Summer, le précédent opus (en même temps je ne vois pas trop en quoi ce serait un mal mais bon ...) tant le ton, les discours, et les points de vue se répondent dans les deux oeuvres.
Alors allons vite sur le gros du problèmes puisque ce sont les détails qui sont intéressants : Scénaristiquement très abouti, offrant une nourriture aux lecteurs juteuse et appréciable jusqu'à la dernière page, tout en laissant le soin à ce dernier de conclure sur sa propre morale. Les personnages sont moins nombreux que dans Black Summer, et c'est sans doute un bien, cela confère une vraie tenue à l'histoire (ce qui manquait sans doute dans la précédente). On reste centré sur la problématique abordée par Ellis sans perdre inutilement des pages à developper un semblant de psychologie à des personnages aux rôles somme toute assez mineur.
Côté graphique, Juan Jose Ryp produit un travail interessant où la surcharge de détails est maniée avec brio selon moi. Le principal atout étant l'atmosphère que cela construit, avec une violence exacerbée ultra-réaliste qui finie par ne plus être crédible et sort du registre du gore ou de l'horreur. On nous montre une réalité dure, abrupte avec un trait qui permet de prendre une certaine distance. Mention spéciale concernant le voyage mystique du héro qui permet à l'artiste de livrer de magnifiques panels.
Un cran au dessus de son prédésseur, No Hero est une oeuvre maitrisée et intelligente, donnant quelques clés de réflexion aux lecteurs qui sera laisser libre de continuer comme bon lui semble une fois le bouquin refermé.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.