Noragami
6.8
Noragami

Manga de Adachitoka (2010)

C'était pourtant bien parti...

Noragami est une déception, à tous les niveaux. Le début est pourtant prometteur : Yato, un Dieu SDF sans le sous fait n'importe quel job débile pour 5 centimes. Accompagné d'une humaine qui, à cause d'un accident qu'il a causé, ne cesse de séparer son âme de son corps, et d'un fantôme qui lui sert d'arme, il espère réunir suffisamment de pièces pour avoir son propre sanctuaire et devenir vénéré de tous.


Tout commence bien. Le personnage principal, cette divinité paumée, vénale et arrogante, est très bien écrit, et porte à lui seul tout l'intérêt humoristique et narratif du manga. Le scénario semble assez classique, mais efficace, avec son lot de belles scènes d'action et pas mal de mystères qui rendent l'histoire intéressante.


Mais une fois le premier arc finit, on a l'impression que l'auteur ne sait plus quoi faire de son histoire. Les personnages qui avaient évolués finissent par régresser, reprendre les mêmes décisions, refaire les mêmes erreurs, et ce à chaque nouvel arc. Un peu comme s'il y avait un oubli collectif du pétrin dont ils viennent tous de se sortir, et qu'ils décidaient tous d'y retourner allègrement la tête la première. Un exemple sans spoil ? Dans chaque arc, le même personnage "méchant" manipule l'un des gentils, le gentil le cache aux autres (on ne sait jamais trop pourquoi), et comme personne ne se parle, tout le monde croit que tout le monde se trahit, et ce toujours de la même manière. Une fois OK, deux fois c'est chiant, j'en suis à la quatrième, et c'est limite un running gag à ce stade.


Les évolutions de personnage n'ont donc aucun sens sur le long terme, les choix qu'ils font passent de prévisibles à débiles, voire totalement absurdes sur les derniers chapitres. Et on se rend compte que finalement, sans son personnage principal, ce manga n'aurait rien pour lui. Les trames trop shonen sont vues, vues et revues et les personnages secondaires sont soit fadasses (l'humaine amoureuse de la divinité qui fait potiche), soit carrément imbuvables (le fantôme qui est un ado en crise perpétuelle).


Et désolée Yato, tu es vraiment l'un des meilleurs protagonistes de shonen, mais même toi ne parviens pas à rendre le naufrage du dernier arc comestible.

Ademeu
5
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le 11 août 2020

Critique lue 401 fois

Ademeu

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