Un Nouveau Woodbury?

Cette critique s'adresse aux personnes ayant lu Nouvel Ordre Mondial - Walking Dead, tome 30, elle contient des spoilers sur l'intrigue.

Ça y est nous y sommes, ce 10 Octobre 2018 la série Walking Dead atteint son 30ème tome tandis que la série peine vainement à faire revivre cet univers, s'essouflant saisons après saisons.
Ce tome nous plonge donc dans la continuité directe du tome 29, au moment même où celui-ci nous avait lâché: la rencontre entre La Communauté et le groupe d'Eugène.
Ce tome traite donc principalement de cette rencontre, opposant les communautés de Rick et de Pamela à de multiples reprises.
Dans ce tome, il n'y a pas d'arcs bien précis mais quelques points importants méritent d'être analysés séparément:

• Un voyage plein de méfiance.


• Des retrouvailles tumultueuses.


• De la reconstruction de la société capitaliste à l'avènement d'un totalitarisme.


• La confrontation entre deux idéologies.

Un voyage plein de méfiance

Les premières pages de ce tome nous laisse apercevoir nos héros acculés face à une force qui les dépassent. Ils subissent un entretien avant même leur départ vers La Communauté ce qui montre bien la méfiance du groupe qui les tient en joue.
La méfiance est présente des deux côtés, Eugène protestant face à l'absence de Stéphanie.
La seule qui échappe à cette tension semble être Princesse qui ne cesse de nous étonner depuis le dernier tome.

S'en suit alors le voyage vers La Communauté où la méfiance se mêlera à l'étonnement lors de l'annonce du nombre d'habitant ou de la maîtrise de la horde par le groupe armé, jusqu'à la découverte bouleversante de Michonne.

Arrivé à La Communauté, le groupe d'Eugène sera une fois de plus soumis à la méfiance du groupe d'escorte, tandis que nous découvrons petit à petit que des règles strictes sont établies.
Finalement un "dernier" entretien entre Michonne et La Gouverneuse mettra fin à cette méfiance mutuelle. Le fait que Michonne laisse son sabre témoigne bel et bien de celà.

Des retrouvailles tumultueuses

L'une des principales révélations de ce tome est la rencontre entre Michonne et Elodie, sa fille. L'auteur est bien conscient du manque de probabilité de telles retrouvailles comme en témoigne les propos d'Eugène à Rick:

Une coïncidence incroyable

Ces retrouvailles nous promettent une nouvelle perspective sur le personnage de Michonne.
Michonne nous est désormais présenté en tant que mère, en contraste avec la Michonne vengeresse et meurtrière que nous connaissons. Cette rencontre avec sa fille marque un retour pour elle vers la Michonne d'origine, celle d'avant l’Apocalypse. Cette renaissance est accentuée par le fait que Michonne retrouve son ancien emploi et qu'elle s'installe dans un appartement. En somme tout est revenu comme avant.

Toutefois, ces retrouvailles sont aussi le cadre de l'exposition des doutes d'Elodie et de sa colère contre sa mère. Michonne nous apparaît ici très conciliante envers les reproches que lui oppose sa fille et fini clairement par apaiser la situation en disant très fièrement:

Je suis ta Mère.

Ce tome opère de plus un parallèle très intéressant entre cette relation et la relation de Maggie et Sophia. Les récits se croisant mutuellement, formant un très beau contraste entre ces deux relations mère-fille.

Finalement la relation entre Michonne et Elodie permettra à Michonne de rentrer un peu plus facilement dans le nouvel univers qui s'offre à elle

De la reconstruction de la société capitaliste à l'avènement d'un totalitarisme.

Ce tome introduit donc La Communauté, un groupe très organisé comprenant pas moins de 50 000 habitants. Cette nouvelle société se base sur un système de classe, chacun reprenant la place qu'il avait avant l'Apocalypse. On retrouve des marchés, des boulangeries, des match de football américain... un retour à la vie passée.
Un corps armée défend tout ceci, avec une terrible efficacité.

Cependant ce rêve semble n'être qu'une façade. La Communauté n'est pas sans rapeller Woodbury ou Alexandria, notamment par le nom qu'arbore Pamela, celle-ci se faisant appeler La Gouverneuse. Le fait que Michonne se sépare de son sabre rapelle aussi la fois où celle-ci l'avait posé sur le rebord d'une cheminé à Alexandria.

Ces parallèles ne sont pas anodins, et il apparaît très clairement qu'une tension sous-jacente existe, notamment au sein de l'armée. Mercer parle bien de laisser mourir les membres de la classe supérieur qui domine le peuple.

Cette classe supérieure semble dominer tout le monde comme le démontre les agissement de Sebastian, le fils de Pamela. Celle-ci parle d'ailleurs constamment d'ordre et est très stricte quant au protocole. Tout ceci n'est pas sans rappeler certains systèmes totalitaires, avec ici un pouvoir réservé aux riches, aux classes supérieures.

Tout ceci amène donc des questionnements pour les prochains tomes, une révolte du peuple ou de l'armée semblant inévitable.

La confrontation entre deux idéologies.

Le Tome finit enfin par traiter de la visite de La Gouverneuse à Alexandria. Pamela arborera des traits de colonianiste comme en témoigne son chapeau et ses propos en voyant la communauté de Rick:

Quel Trou à Rats

Elle semble définitivement se sentir supérieure aux autres, n'étant notamment pas impressionnée par l'escouade menée par Dwight. Sa conversation avec Rick opposera totalement les deux personnages. Pamela prône l'existence de classes ayant survécu à l’Apocalypse tandis que Rick prône l'égalité entre tous déclarant que les statuts de leurs vies passés sont morts avec elles.

Finalement, Rick semble incarner une sorte d'égalitarisme utopique tandis que Pamela elle incarne une Ploutocratie (Le pouvoir aux riches). La confrontation semble donc inévitable.

En Conclusion

Ce tome est donc très lourd niveau symbolique, avec le sabre de Michonne notamment. C'est un tome d'exposition très bien réussi toutefois nous pourrions regretter le fait que Negan ne soit pas présent et que l'Arc des chuchoteurs se soit terminé (ou pas) si facilement.