Catwoman est un personnage que j’adore. Vraiment. Mais franchement, après le run, soporifique, de Tom King sur Batman, et cette histoire de mariage bidon avec Catwoman, je n’avais pas le courage de me lancer de suite dans la série de Joëlle Jones centrée sur ce personnage. Pourtant je suis également un énorme fan de Joëlle Jones depuis la découverte de l’excellent titre Lady Killer. La pilule étant enfin digérée je me lance dans ce titre que j’attendais avec impatience.
A peine remise de sa rupture avec Bruce Wayne, Selina Kyle est maintenant de retour dans les rues de sa ville natale, et pour cause : une imitatrice semble y multiplier les cambriolages en son nom. Mais en luttant pour reprendre sa place, Catwoman attire malencontreusement l’attention de la police… et comme si cela ne suffisait pas, elle va bientôt croiser la route d’un tout nouveau vilain, bien déterminé à lui ruiner la vie… ou plutôt ses neuf vies.
Selina Kyle : Catwoman, ou les toutes nouvelles aventures de la cambrioleuse nocturne. Après s’être imposée dans l’univers DC en tant qu’illustratrice, et notamment sur le run de Tom King consacré à Batman, Joëlle Jones franchit une nouvelle étape en se consacrant à la fois au scénario et au dessin de cette nouvelle série. Habituée à ce double exercice, qu’elle a déjà eu l’occasion de mener sur Lady Killer, et aidée de Fernando Blanco (Batwoman), elle fait montre d’un trait fin et élégant pour brosser le portrait d’une héroïne en pleine reconstruction.
(Contient les épisodes Catwoman #1 à 6)
Joëlle Jones ! Voilà une dessinatrice dont je suis totalement fan depuis que je l’ai découverte sur Lady Killer. Je crois, qu’actuellement, dans le milieu, il n’y a pas une personne plus douée qu’elle pour rendre grâce à la beauté féminine. Tout dans le charme et la sensualité, avec une pointe des années 60, 70. C’est une claque, et sa Selina est tout simplement somptueuse !
Le reste du tome est tout aussi magnifique. Un régal pour les yeux du début à la fin. Un trait fin, délicat, élégant, une action fluide et majestueuse, des personnages somptueux, rien que pour la partie graphique, on peut se jeter sur ce comics.
Après avoir quitter Bruce, chose à laquelle on ne s’attendait pas du tout, mais vraiment pas du tout, Selina a décidé de fuir Gotham City pour trouver refuge chez elle, à Villa Hermosa. Ce retour n’est pas anodin, puisqu’il permet à Selina de se rapprocher de sa sœur, Maggie, véritable légume depuis son terrible face à face avec Black Mask !
Au passage, je trouve vraiment génial que Joëlle Jones nous rappelle ainsi le formidable run de Ed Brubaker. Ce qui est arrivé à Maggie est quelque chose d’essentiel et de marquant dans la vie de Selina, et cela avait été trop rapidement, et trop facilement de côté. C’est bien que Selina retourne auprès de sa sœur, même si cela est la garantie de moments douloureux et difficiles.
Néanmoins ce retour va également être source de problèmes et d’ennuis pour Selina Kyle. Villa Hermosa est, littéralement, aux mains de la famille Creel, et plus particulièrement de la matriarche de la famille, Raina Creel. Cette dernière voit d’un mauvais œil le retour au bercail de Catwoman, et elle ne va pas lésiner sur les moyens pour ternir, salir l’image de notre héroïne.
Cela va avoir l’effet totalement inverse à l’effet voulu. Si Selina tient d’abord à rester loin de la famille Creel et ne s’occuper de son histoire personnel, l’acharnement de Raina Creel et ses proches vont conduire à l’affrontement frontal.
Une intrigue vraiment sympathique, vraiment intéressante. Le travail sur Selina est excellent et profond, on est loin de survoler la surface comme lors de la série New52, qui était soit gangrenée par les event du titre Batman, soit se contentant de surfer sur la sensualité du personnage. Non, ici Joëlle Jones nous présente un personnage fort et fragile à la fois. N’hésitant pas à sortir les griffes si on l’embête, qui se montre forte en public, mais se sent perdue lorsqu’elle est seule chez elle pour panser ses plaies.
De plus, Joëlle Jones a la bonne idée de s’appuyer sur d’anciens événements importants du personnage. Que ce soit avec le run de Brubaker et la tragédie de sa sœur, ou bien le run plus récent de Tom King, sur lequel elle a dessiné, et la séparation d’avec Bruce.
Bref, un excellent début de série. Une intrigue palpitante, une trame de fond prometteuse, un personnage excellemment bien écrit et des dessins somptueux.