Curiosité oblige après les annonces de Luc Besson quant à l’adaptation en préparation, je découvre les aventures de Valérian et Laureline avec ce recueil de courts récits parus, éparpillés, dans les années 70, et regroupés par Dargaud il y a une quinzaine d’années.
C’est un laboratoire de ce que deviendra la série j’imagine.
Sept histoires mettent en scène le héros spacio-temporel. Entre hommes-oiseaux, stryges et nombreuses autres créatures, machineries archaïques autant que technologies futuristes, sur des mondes divers et variés ou encore, évidemment, à travers l’espace-temps. Se libérer des pinces menaçantes d’un crabe géant ou de l’emprise d’un astéroïde vivant et affamé, sauver un collègue d’une algue proliférante, retrouver son chemin par une porte de l’espace, témoigner des désastreuses conséquences de l’apocalypse, prendre de la distance par rapport aux progrès techniques et explorer les failles temporelles d’une planète, Valérian traverse l’espace à la rencontre de l’inconnu et de l’étranger, quitte à y laisser des plumes. Trop impulsif pour être prudent, il se retrouve acculé face au danger, et Laureline parfois est là pour l’aider.
« C’est le goût de la guerre qui nous a perdus ».
Les scénarii sont un peu légers, difficile de faire complexe sur seize pages, mais tous sont empreints d’une conscience sociale, d’une vision humaniste et d’aspirations écologiques. C’est avant tout la bienveillance et la curiosité qui guident Valérian à travers l’espace. Pierre Christin met en avant la simplicité et l’humilité de l’homme, repousse l’idée de conquête au profit d’une exploration amicale. Bref, célèbre naïvement la vie.
Les dessins de Jean-Claude Mézières transpirent la bd franco-belge des années 70 : un trait vif, des décors un peu fouillis mais de la couleur à foison pour des univers vivants, denses, ou désertiques et lisses.
C’est agréable comme l’enfance.
Belles découvertes, les sept histoires Par les Chemins de l’Espace constituent l’introduction idéale à l’univers de Laureline et Valérian. Fluidité et positivisme sans pour autant rester aveugle aux imbéciles conflits qui guident l’humanité, Pierre Christin nous rappelle que si les voies de l’homme pouvaient être aussi bienveillantes sur Terre, le monde serait bien autre.
Matthieu Marsan-Bacheré