Avec ce sixième tome des aventures de Batman par Scott Snyder et Greg Capullo, nous sortons dans l’interminable saga dans le passé, aux origines de Batman, Year Zero. Retour dans le présent donc, mais pour bien comprendre ce qu’il se passe, il est important d’avoir lu Batman Eternal. La série hebdomadaire où Gotham à vu d’incroyables choses se produire pendant le bond dans le passé du titre phare du batverse.
Même, si pour ce tome le fait de ne pas encore avoir tout Batman Eternal, en VF chez Urban, n’est pas si préjudiciable.
Meurtri par la perte de son fils, Damian, Bruce Wayne sombre dans la dépression et lutte pour garder le contrôle sur une ville de plus en plus en proie aux dangers de toutes sortes. Criminels métamorphes, démons ancestraux et tueurs en série parcourent les rues d’une cité maudite qui a plus que jamais besoin d’un sauveur. Faisant face contre vents et marées, Batman se doit de résister et de faire honneur à une légende appelée à durer des siècles.
(Contient les épisodes Batman #18 à 20, 34 et annual #2, Detective Comics #27)
En entamant ce tome, il faut s’attendre à avoir un véritable melting-pot d’histoires, toutes plus diverses et variées les unes que les autres. Des histoires dans le passé, dans le présent et dans le futur, comme l’illustre si bien le titre de cet ouvrage. Une sorte d’ode à Batman, à ce qu’il est, à ce qu’il représente.
Le passé tout d’abord avec le deuxième annual du titre Batman. Alors que notre héros vient tester le nouveau système de sécurité d’Arkham, nous rencontrons Anachorète, la première résidente d’Arkham, tenant une haine sans borne vis-à-vis de Batman pour avoir faire de son sanctuaire le lieu de folie qu’est devenu l’asile.
Le présent ensuite, avec un Batman au fond du gouffre suite au décès de Damian, suite au décès de son fils. C’est une terrible dépression qui s’abat sur le protecteur de Gotham et la tristesse lui fait perdre ses moyens. Ils foncent dans le tas, ne prend plus aucune précaution pour se protéger et n’hésite pas à taper aussi fort qu’il peut les malfrats qui lui passent entre les mains. Et cela est encore plus difficile quand un ennemi comme Gueule d’Argile et ses nouveaux pouvoirs utilise la douleur de cette mort pour vous atteindre.
Heureusement, Batman peut compter sur l’aide de certains de ses proches, comme Superman, qui vient le temps de deux back-up l’aider sur une enquête alors que la magie est prédominante, n’hésitant pas à se mettre en danger. Ou encore Harper Row (que j’aime ce personnage) qui semble être la seule à réussir à trouver les mots !
L’épisode #34 de Batman est aussi l’occasion pour Batman de voir qu’il n’y a pas que des cinglés cherchant à attirer la lumière sur eux à Gotham. Mais aussi des cinglés qui veulent rester dans l’ombre…
Enfin, le futur, avec une vision assez particulière de Scott Snyder et Sean Murphy, à l’occasion des soixante-quinze ans de Batman dans Detective Comics #27, de ce que sera l’idée même du Batman dans un lointain avenir. Et si la méthode semble extrémiste, hallucinante, elle colle parfaitement avec les méthodes de notre Bruce Wayne.
Graphiquement, nous avons de tout, il fallait s’y attendre avec autant d’artistes crédités sur ce tome. De l’excellent, comme toujours avec Greg Capullo, du sympathique avec Matteo Scalera, ou encore du décevant, du moins pas à niveau avec Wes Craig.
Bref, Batman est intemporel ! L’idée même de Batman nous survivra avec le temps. Mais ici le véritable centre névralgique de ce tome, bien qu’il ne soit pas véritablement mis en évidence, c’est le deuil de Batman suite à la mort de son fils, Damian. Si les histoires ne sont pas mauvaises, nous sommes loin de l’excellence de Peter J. Tomasi dans le titre Batman et Robin. Un sixième tome assez décevant par rapport au précédent qui donne vraiment l’impression de boucher un trou entre Year Zero et Endgame.