"Paul à Québec" est mon cinquième lu dans la série et je l'ai bien aimé. Rabagliati nous offre une fois de plus une Bd qui amalgame humour, tranche de vie et drame, le tout à la sauce québecoise.
Dans cet opus, Paul est adulte, sa fille Rose a bien grandi et il va s'acheter une première maisons avec sa conjointe Lucie. Entre quelques tranches d’histoires courtes , deux plus grandes s'en dégagent. La première nous amène dans la famille élargie de Lucie, turbulente, chaleureuse et réunie chez les parents. Anecdotes familiaux, divergences politiques, souvenirs de jeunesse, on se rassemble, famille nombreuse et soudée, le temps d'une fin de semaine. Un tableau typiquement québecois. Puis, après quelques passages sur divers sujets dans la vie de Paul - notamment celui sur la mise à jour de son ordinateur et de la complexité technologique inhérente que cela représente et qui m'a vraiment fait rire ( Sans doute parce que s'est vrai) - on passe à la plus longue portion de la BD. Il s'agit de la fin de vie de Roland, le beau-père de Paul. On aura comprit à son monologue sur le sujet: Roland en a bavé dans sa jeunesse avant de devenir le père travailleur et aimant sa famille qu'on connait. Mais Roland est condamné, il va mourir. S'engage alors dans sa famille un branlebas de combat pour le soutenir durant ses derniers mois.
Encore une fois, Rabagliati ratisse large, malgré une histoire somme toute simple ( attention, simple, pas "simpliste"!)On y trouve encore une flopée d'enjeux sociaux, de valeurs québecoise, de culture populaire et d'anecdotes à saveur familiale. On pourrait croire que la fin de vie de Roland rend le tout lourd, mais pas tant que ça, en réalité. On y trouve surtout la richesse familiale qui caractérise le trio de sœurs dont fait partie Lucie, ainsi que le courage de leur mère. Paul est donc plutôt figurant dans la BD qui porte son nom. Je dois dire qu'encore une fois, les Bd de Rabagliati sont fascinantes en ce sens où c'est la somme des détails qui en fait la force.
Une autre Bd touchante sur la force de la famille, le courage de vivre et sur ces mille petits riens qui ponctuent notre vie, mais qui en donne aussi les couleurs.