C'était pourtant mal parti. Malgré les excellentes critiques que j'avais lu sur cette BD, les premières planches ne m'inspirent pas trop : encore de l'autofiction, un graphisme un peu terne... J'ai quand même continué la lecture, et grand bien m'en a pris.
Michel Rabagliati raconte ici les dernières semaines du beau-père de Paul, décédé d'un cancer du pancréas quelques mois après qu'il ait été diagnostiqué. Je ne sais pas ce qui est le plus émouvant dans cette histoire, de l'incroyable dignité avec laquelle toute la famille traverse cette épreuve, ou du tact et de la finesse que met l'auteur à le raconter.
La femme du mourant ainsi que ses trois filles l'accompagnent jusqu'au bout, avec un courage qui force l'admiration. Elles font de ces derniers instant des moments de vie plutôt qu'une antichambre de la mort. Rabagliati raconte tout cela très simplement, avec une narration et un sens du découpage qui portent parfaitement l'émotion sans tomber dans le pathos.
Bref, un album simplement bouleversant, tout en justesse et en pudeur.