Critique de Chien chaud, quatre saisons par Sunread26
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le 30 sept. 2022
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Extrait :
Dernier tome de la série, il présente vraiment l’après-guerre, les remords, les non-dits, le devoir de mémoire qui apparait, mais surtout l’horreur qui continue. Il est vrai que souvent, les productions évoquant la guerre s’arrête à la fin de celle-ci, pourtant, elles ont toutes un après, et l’histoire du Japon d’après-guerre n’est guère joyeuse. Encore loin du Japon que l’on connait aujourd’hui est dont la croissance est due à une autre guerre, celle de Corée.
C’est un Tamaru déjà bien âgé que l’on retrouve, on finira par replonger un peu dans le passé, tout en restant après la guerre, au travers de ses récits qu’il raconte à son petit-fils. Moi-même, je me suis toujours demandé pourquoi mon grand-père ne nous parlait pas de l’Algérie (il était maître-chien)… Grâce aux mots de Tamaru, je pense comprendre un peu mieux. Il est vrai qu’il ne doit pas être facile d’évoquer nos actes durant ses périodes de non droit à nos proches, notamment nos enfants. Il accepte d’en parler à son petit-fils, bien sûr, pour nous lecteur, il ne retournera pas sur des passages que l’on a déjà lu. Il parlera notamment de son retour au Japon, de la famine qui régnait alors sur le pays. L’échange d’un calvaire contre un autre, une nouvelle réalité qui fait réfléchir et lui décoche même une phrase « on n’était peut-être mieux loti sur Peleliu ». Cette phrase il l’indique car vers la fin ils avaient réussis à avoir de la nourriture, de l’eau et d’autres aménagements, choses difficiles à retrouver au Japon désormais sous occupation Américaine. Lui et ses compagnons sont revenus avec l’esprit japonais d’avant-guerre, ils se feront voler leurs vêtements et la nourriture qui leur a été offerte par d’autres japonais à peine débarqués. Malgré tout ce qu’il a vécu, Tamaru n’a pas une once de colère en lui, de la peine et des regrets oui, mais pas de la colère. Il finira par reprendre son rêve et dessinera des mangas, sans finir très connu. Il se mariera, aura une famille et vivra longtemps, plus de 90 ans. Il n’aura jamais oublié, toujours espéré, son ami Yoshiki.
C’est triste de se dire qu’il aura fallu attendre le départ des américains pour qu’ils puissent enfin retourner sur Peleliu. Que ce soit pour faire un monument en mémoire de leurs compagnons, mais aussi pour retrouver ce qui n’est désormais plus que des squelettes. La plupart, impossible à identifiés et qui finiront brûlés (et j’imagine que les cendres iront sur le monument). Des dizaines d’années pour enfin pouvoir réaliser ce devoir de mémoire. Tamaru n’aura jamais réussi à retrouver le corps de Yoshiki, apparemment emporté par un carnivore. Il retrouvera toutefois une personne qu’il croyait disparue également et comprendra pourquoi il n’est pas rentré au pays. Il fera également le tour des foyers de ses compagnons tombés au combat dont il connaissait l’adresse. Certains ne voudront pas le voir, d’autres ne le pourront pas car ils ont aussi péris, les autres accepteront avec plus au moins de plaisir. Un passage a été bref, mais très intéressant, l’une des familles à visiblement profité de la guerre pour s’enrichir et se trouve donc loin du besoin. Quand je dis profité de la guerre, c’est d’une manière assez peu morale. Chose que l’on peut également retrouver chez nous, j’ai des voisins qui ont volés des cargaisons américaines qui étaient envoyés depuis les airs en parachutes… Tout le monde le sait, mais bien évidemment, personne n’a été jugé pour ce genre d’actes. Une autre phrase, ne venant pas de Tamaru est également marquante : « arriverez-vous à dessiner quelque chose que vous n’avez pas vécu ? ».
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Créée
le 5 févr. 2025
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