Peleliu : Guernica of Paradise, tome 8 par Sunread26

Chronique complète

Extrait :

Un autre contexte difficile avec cette autre série, cette fois-ci direction les îles du Pacifique, en pleine Seconde Guerre Mondiale. Le temps s’écoule depuis leur arrivée sur l’île, mais les soldats n’abandonnent pas pour autant, leur niveau de vie s’est grandement amélioré, mais ils n’attaquent pas pour autant l’ennemi américain. Ils attendent des renforts qui ne viendront jamais, doute face à la vérité pour au final dire qu’il ne s’agit de mensonges, alors mêmes que les habitants sont ramenés sur l’île par l’armée ennemie. Est-ce une douleur si grande que d’accepter la défaite ? Ou bien est-ce la peur de ce qui pourrait les attendre, s’ils capitulent, qui les guide ?

La première page nous replace dans le temps, un an et demi après les derniers événements qui ont marqués les soldats japonais survivants de l’île de Peleliu. Ils croient encore à l’arrivée de renfort et que la guerre est toujours en cours. Pourtant, il n’y a pas eu de batailles depuis longtemps, ils ont réussis à améliorer leur niveau de vie et les américains semblent moins alertes. La partie la plus étonnante est sans doute la force de la nature qui commence déjà à retrouver sa place en ce lieu tragique pour tant de vies. La nourriture semble plus abondante et variée. Toutefois, cela ne change rien aux maladies et les soldats continuent de périr face à certaines d’entre elles. Visiblement, ils ne parviennent pas à récupérer des médicaments et ils ne peuvent qu’espérer que cela passe tout seul. Hors, certains maladie, mal soignée ou non prise en charge, ne peuvent guérir seule… Au moins, ils limitent la contagion en limitant les contacts directs, mais in fine, le résultat pourrait bien être le même, ils ne font que jouer la montre. Inévitablement, ceux qui soignent finiront aussi par tomber malade et ils devront être remplacés. La vigilance baisse aussi de leur côté et certaines tensions sont toujours là, notamment concernant les femmes (l’abstinence ce n’est pas pour tout le monde, surtout dans un pays bien macho). La tranquillité d’esprit commence donc à les faire penser à autre chose et l’arrivée des insulaires (dont des femmes), n’aide pas à garder l’esprit sain chez certains.

Yoshiki trouve leur retour étrange, avec Tamaru ils finissent donc par aller s’infiltrer dans le camp américain. En fouillant les ordures ils trouvent de vieux journaux et les nouvelles ne sont pas bonnes les concernant. La guerre serait fini, l’empereur aurait capitulé, deux villes auraient été victimes de mystérieuses bombes les effaçant de la carte. Bien sûr, avec un anglais approximatif, impossible d’en avoir tous les détails et immédiatement la fake news est abordé. Sans doute par peur, incompréhension mais surtout parce que leur esprit est à bout, ils refusent de voir la vérité en face et préfère s’enfoncer dans l’idée que la guerre est toujours en cours. Accepter la vérité ne doit pas être facile, eux que l’on a menacé d’exécution s’ils se rendaient, eux que l’on a endoctriné pour se battre jusqu’au bout… Ils seraient laissés à l’abandon sur cette île depuis un an que la guerre est finie ? Leur empereur a abandonné ? Comment sont-ils supposés rentrer désormais ? Sans oublier les morts, car il y en a sûrement eu d’autres… des morts inutiles, qui auraient pu être évités. Alors plutôt que d’accepter, il est plus simple de se réfugier dans le mensonge, dans l’erreur, dans ce qui fait leur quotidien depuis trop longtemps. Cet aspect psychologique est réel, l’esprit japonais étant littéralement endoctriné, une défaite n’est pas envisageable et c’est pour cette même raison que l’option des kamikazes avait été mise en place. La décision de Yoshiki et Tamaru pourrait enfin permettre de savoir la vérité, mais ils sont stoppés avant de pouvoir la mettre en place. Visiblement, il vaut mentir et périr stupidement pour les supérieurs, que de donner l’espoir de rentrer en vie chez soi. J’avoue que cette mentalité et ses actions visant à pousser les autres à la mort, je n’aime pas ça.

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