Énorme claque visuelle et scénaristique. Le narrateur évoque son quotidien avec sa compagne et le fils de celle-ci, et puis d'un quatrième personnage qui s'incruste dans la famille: le virus du sida développé par la mère et l'enfant. Leurs rapports au SIDA est raconté sans complaisance et sans larmoiement. La maladie est évoqué ou bien même personnifiée par différents moyens visuels, elle est le background quotidien de cette petite famille... Si vous comptez vous suicider demain, lisez le bouquin avant! D'abord ça vous sauvera peut-être la vie, ensuite vous aurez touché au génie du 9ème art. L'auteur réinvente le genre en s'affranchissant de certains codes de la BD. Le graphisme est original, authentique. Les dessins ont leur propre discours, un discours aussi important que le texte. La bulle n'est pas seulement l'expression de la voix du personnage dans la case, mais elle lui donne un certain écho, ou bien de l'ironie, elle se dissocie du sujet ou bien elle l'amplifie... Ce sont ces éléments qui font toute l'authenticité de la Bande Dessinée,et qui en font un Art égal (ou supérieur?) au Cinéma ou au Théâtre. Une oeuvre à part entière dans un format défini! Bref, on n'est plus du tout dans l'aventure d'un héros parfait qui va chercher un trésor, mais on se heurte à soi, à un des ses semblable, peut-être anti-héros, ou bien héros ordinaire, face à ses doutes, à ses limites humaines et morales. En tout cas c'est pour ce genre choses que j'aime et que je lis et que je dévore de la Bande Dessinée.