Voilà une saga que je rêve, enfin que je souhaite lire depuis quelques années. Depuis World War Hulk en fait, la saga qui m’a fait apprécier Hulk. En lisant WWH, je me suis toujours demandé ce qui avait motivé une telle haine, une telle rancune, même si cela est expliqué, j’avais envie de lire l’énorme saga qui avait motivé cette quête vengeresse. Et je n’avais jamais eu l’occasion de mettre la main sur ces épisodes, jusqu’à la sortie dans la gamme Marvel Select de Planète Hulk en deux volumes.
Projeté dans l’espace par d’autres super-héros, Hulk atterrit sur la lointaine planète de Sakaar, alors sous le joug du tyrannique Roi Rouge. Réduit à la condition d’esclave, Hulk lutte pour survivre au cœur des arènes et se fait de nouveaux alliés dans le but de soulever une révolte.
Découvrez le premier volet de l’épopée Planète Hulk écrite par Greg Pak et dessinée par Carlo Pagulayan et Aaron Lopresti. Deux récits de Peter David complètent le programme. (Contient : The Incredible Hulk #92 à 99 et 82 + Giant Size Hulk #1)
Alors qu’il se trouve dans l’espace, dans une navette spatiale, pour sauver la Terre. Hulk reçoit un enregistrement provenant des Illuminatis, Reed Richards en tête. Ces derniers lui expliquent qu’ils ont décidé, soi-disant à contrecœur, de se débarrasser de lui et de la menace « Hulk » pour cela ils ont profité de son voyage dans l’espace pour programmer la navette pour qu’elle aille s’échouer au fin fond de l’univers sur une planète déserte où Hulk ne pourra faire de mal à personne et essayer de vivre en paix. Et s’il va effectivement échouer sur une très lointaine planète, elle est loin d’être inhabitée !
Il se retrouve sur la planète Sakaar ! Une planète abritant plusieurs espèces, mais où un seul règne en tyran : le Roi Rouge. Ce dernier s’amusant à écraser les plus faibles et à torturer pour son bon plaisir. Les récalcitrants se voient asservir par un dispositif douloureux et envoyés dans les arènes pour devenir des sortes de « gladiateurs » et divertir le tyran en essayant de gagner leur liberté.
Et bien entendu, c’est dans ces arènes que va être envoyé Hulk ! Et il va se trouver un ennemi à mort en la personne du Roi Rouge en devenant le premier à réussir à le toucher lors d’un combat. Contre toute attente débute alors une saga où le rapprochement avec celle de Spartacus au temps des Romains est très facile à faire ! Avec d’autres esclaves avec qui il va se lier de façon profonde, sincère et authentique, ce qui n’est au début qu’une simple rébellion de « monstres » se transforme peu à peu en libération des esclaves et d’un peuple opprimés. Mais à l’opposé de Spartacus, Hulk ne fait pas cela dans cette optique, du moins pas consciemment, mais se laisse simplement guidé par sa rage ! Et cette quête, parsemée d’embuches, de surprises va surtout permettre à Hulk de découvrir de bien belles choses !
Le magnifique travail de Greg Pak, en plus de nous offrir une histoire plutôt passionnante, est de réussir à nous faire plonger de suite, tête la première dans ce nouveau monde. Il n’y a pas de temps d’adaptation, d’interrogation, on est de suite happé par ces nouveaux peuples, ces nouveaux personnages. Et les explications sur le contexte de Sakaar sont aussi vite expédiées que comprises.
Nous avons également le droit à des personnages, venant peu à peu s’accrocher à Hulk dans sa quête, absolument géniaux. Que ce soit Miek, sorte de gros cafard déruché (nouvelle vision du vilain petit canard) et vouant un culte à Hulk, le premier à avoir aidé Miek. Korg, homme de pierre au grand cœur et servant un peu de conscience au groupe. Un brood digne de confiance et capable d’actes de bravoure. Elloe, une représentante du peuple du Roi Rouge, impulsive et farouche. Hiroim, une ombre (race immigrée de force sur cette planète et ayant un rapport étroit avec l’ancienne force (clairement un truc à la Star Wars…)) et enfin la magnifique Caiera, guerrière sensuelle et mortelle, œuvrant d’abord pour le Roi Rouge avant de découvrir les horreurs qu’il se permet de commettre et surtout de comprendre la bonté qui se cache sous la rage d’Hulk.
Des personnages hauts en couleur, avec leurs histoires, leur passé, leurs buts, leurs envies et qui se mélangent à merveille avec Hulk. On se retrouve avec un groupe jeune et qui pourtant démontre une synergie déjà au poil. Et c’est un véritable plaisir de les suivre.
Et si cela fonctionne aussi bien, c’est aussi grâce à Carlo Pagulayan. Le dessinateur philippin réussit à merveille à donner vie à ces personnages nés de l’imagination de Greg Pak. Chaque race, chaque espèce, chaque personnage ayant le droit à un vrai travail en profondeur sur son look, sur son design, les rendant, dès le départ, identifiables, se démarquant de suite les uns des autres. Et chacun étant à l’image de ce qu’il dégage. La fragilité chez Miek, la peur chez le brood, le calme chez Krog, le mystère chez Hiroim, la sensualité chez Caiera et la rage chez Hulk.
L’action est merveilleusement bien rendue, et on ne décolle pas du tome tant que l’on n’a pas fini. C’est prenant.
Bien qu’elles ne soient pas mauvaises, dommage de trouver les histoires qui clôturent ce premier tomme de Planète Hulk et qui n’ont aucun rapport avec la saga. La première histoire étant même bien antérieure. La première, merveilleusement mise en image par Jae Lee, nous raconte la rencontre de Bruce et Tricia (son âme sœur apparemment) au moment de la mort de cette dernière. La seconde fait comprendre à certains héros qu’ils ont tendances à toujours frapper avant de discuter avec Hulk, et cette fois-ci cela aurait pu être fatal à une jeune femme… De bonnes histoires mais qui donnent l’impression de faire du remplissage…
Bref, une saga, qui sans être formidable, a su me faire voyager, m’emporter, me faire découvrir de nouveaux personnages fascinants et admirablement bien écrit. Du très bon Hulk pour une très bonne saga.