Quand le ménage spatial devient une quête existentielle

Planetes : L’Intégrale de Makoto Yukimura, c’est un peu comme un voyage en orbite avec une équipe de nettoyeurs de l’espace qui te parlent de la vie, de l’univers et de tout le reste… entre deux boulots. C’est à la fois contemplatif, émouvant, et parsemé d’une pointe d’absurdité qui te fait te demander si toi aussi tu ne devrais pas revoir tes priorités existentielles.


Le pitch ? Dans un futur pas si lointain, des éboueurs spatiaux récupèrent les débris laissés par l’humanité en orbite autour de la Terre. Mais ne t’attends pas à une simple chronique de recyclage interstellaire : chaque membre de l’équipe porte ses propres bagages émotionnels, et chaque débris raconte une histoire. Hachimaki, le protagoniste principal, rêve de posséder son propre vaisseau et de partir explorer les confins de l’univers. Mais avant ça, il devra affronter ses doutes, ses relations compliquées, et quelques vérités bien inconfortables sur lui-même.


Makoto Yukimura fait ici preuve d’une sensibilité rare. Planetes n’est pas seulement une série sur l’espace, c’est une réflexion profonde sur ce qui pousse les humains à aller toujours plus loin, parfois au détriment de ce qu’ils ont sous leurs yeux. Les personnages sont criants de vérité : imparfaits, agaçants, mais toujours attachants. Hachimaki, en particulier, est un héros qu’on aime autant qu’on a envie de secouer. Ses crises existentielles sont parfois frustrantes, mais elles sonnent tellement juste qu’on ne peut que le suivre dans son cheminement.


Visuellement, Yukimura offre un spectacle à la fois minimaliste et majestueux. Les scènes dans l’espace sont d’une beauté froide, où le vide se fait aussi étouffant que fascinant. Les décors terrestres, en revanche, dégagent une chaleur familière, créant un contraste qui souligne les choix que doivent faire les personnages entre le connu et l’inconnu.


Le rythme, cependant, peut diviser. Planetes prend son temps, alternant entre moments de tension dramatique et passages introspectifs presque contemplatifs. Certains lecteurs pourraient trouver que ça traîne un peu, mais c’est précisément ce tempo qui permet de savourer la profondeur des thèmes abordés : la solitude, l’ambition, et ce besoin universel de donner un sens à nos vies.


En résumé : Planetes : L’Intégrale est une œuvre qui te fait lever les yeux vers les étoiles tout en te ramenant à tes propres questionnements intérieurs. C’est beau, parfois un peu lent, mais toujours sincère et émouvant. Une aventure spatiale qui n’a pas besoin d’explosions pour marquer, juste d’un vide sidéral et d’âmes humaines qui essaient de le combler. Prépare-toi à être touché… et peut-être à te demander si tu triés bien tes déchets.

CinephageAiguise
8

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le 28 nov. 2024

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