Quand Tsugumi Ōba et Takeshi Obata jouent aux anges

Avec Platinum End, tome 1, Tsugumi Ōba et Takeshi Obata, les créateurs du cultissime Death Note, reviennent avec une nouvelle œuvre où il est question de moralité, de pouvoir, et de survie. Mais cette fois, les carnets meurtriers sont remplacés par des anges, des flèches d’amour, et une compétition divine qui semble avoir été imaginée après un binge-watch de télé-réalité.


L’histoire commence avec Mirai, un jeune homme au bord du désespoir, sauvé in extremis par un ange nommé Nasse. Mais attention, ce n’est pas un ange à la façon des cartes postales kitsch ! Nasse lui offre des pouvoirs divins, notamment des ailes pour voler et des flèches capables de contrôler les émotions humaines. Tout cela parce qu’il a été choisi pour une compétition où treize humains s’affrontent pour devenir le prochain dieu. Une idée intrigante, certes, mais qui part rapidement dans tous les sens.


Mirai, le héros, est... disons-le franchement, un peu fade. Comparé à des personnages comme Light Yagami ou L, il manque de charisme et semble souvent dépassé par les événements. Heureusement, Nasse, avec son sourire innocent et ses actions glaçantes, ajoute une couche d’ambiguïté et de malaise qui sauve un peu la dynamique.


Visuellement, Takeshi Obata est fidèle à lui-même. Les dessins sont impeccables, et les anges, bien qu’étrangement kawaii pour des êtres surpuissants, sont magnifiquement rendus. Les scènes d’action et les moments de tension visuelle brillent, mais le style impeccable masque parfois le manque de profondeur du récit.


Narrativement, Tsugumi Ōba cherche à poser les bases d’une intrigue complexe, mais le rythme du premier tome est inégal. On passe d’une scène dramatique à des dialogues un peu trop explicatifs, puis à des moments de pure violence graphique, sans réel équilibre. L’idée de la compétition pour devenir dieu est fascinante, mais les enjeux ne sont pas encore assez clairs pour captiver pleinement.


L’un des problèmes de ce premier tome est son besoin apparent de se montrer "choc" à tout prix. Entre la violence, les dilemmes moraux, et les interventions des anges, on sent que Platinum End veut marquer les esprits, mais cela se fait parfois au détriment de l’émotion ou de la subtilité.


En résumé, Platinum End, tome 1 est une introduction prometteuse mais imparfaite. Avec un visuel somptueux et une intrigue intrigante (bien que brouillonne), ce premier tome pose des bases intéressantes sans atteindre l’intensité des œuvres précédentes du duo. Une lecture qui donne envie de savoir ce qui suit, mais qui, pour l’instant, ressemble plus à une flèche tirée dans l’ombre qu’à un véritable coup de génie céleste.

CinephageAiguise
7

Créée

le 9 janv. 2025

Critique lue 2 fois

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