Voilà, ça c'est du tome comme je les aime : intelligent, réfléchi et plein de rebondissements. Les rapports entre les personnages changent une nouvelle fois du tout au tout, comme d'habitude. Kirkman ne changera pas de sitôt. C'est bien pour nous, mauvais pour Rick. Etrangement, on remarquera un phénomène qui se retrouvera énormément par la suite : la mise de côté des zombies pour donner un aspect plus psychologique au tout.
Dans le cas présent, on se concentre donc plus sur la souffrance morale que sur celle physique, notamment sur la pete de celui que l'on aime. C'est vraiment ce qu'il se passe, je déconne pas. Dans le fond, l'action est assez peu présente, mais le tome ne manque pas d'intensité. Ce que l'on vit tout du long remplace tous les mordeurs du monde.
Les dialogues viennent clairement remplacer les morts, et le pire, c'est qu'ils ne nous manquent pas. Pas du tout, même. Parce qu'il faut bien le dire, quand tu compares à ceux du début de la série, les dialogues sont clairement d'un meilleur niveau. Tous conduisent vers ce thème dont on parlait précédemment : le deuil. Un thème également repris sur la couverture de l'album, qui annonce la couleur. Trois précisément : le noir pour la mort, le blanc pour le salut de l'âme, et le rouge représentant, bien évidemment, le sang versé dans le tome.
Car contrairement à ce que je vous avais dit plus haut, il y a quand même des morts. Mais pas du bon côté. Tous déboulent durant la fusillade de clôture. Je vous en dis pas plus. Seulement que c'est foutrement jouissif, et que ça faisait 120 pages que j'attendais ce moment là. J'étais comme un dingue, dans un surkiffe de malade mental. Jamais la saga n'aura-t-elle pris pareil aspect de drame et de huis-clos humain. A lire, c'est un classique.