Un peu comme le cycle « Jason Fly », l’amorce de ce nouveau cycle « Cascador » m’a toujours laissé un étrange souvenir en tête.
D’un côté je gardais à l’esprit un certain charme, de l’autre j’avais en mémoire des ficelles scénaristiques assez regrettables.
Et bah comme quoi les « XIII » commencent à s’enchainer et à se ressembler, puisqu’après une relecture récente, mon sentiment à l’égard de ce « Pour Maria » et finalement le même que pour le « Dossier Jason Fly ».
Au départ, je me laisse séduire par l’atmosphère proposée.
Après la Côte Est et les Rocheuses, voilà qu’on nous proposait un décor d’Amérique latine ; sous la plume experte de William Vance, moi je ne dis pas non.
Et puis après tout, pourquoi ne pas continuer à explorer le passé de XIII selon un autre angle : au fond les précédents albums avaient su anticiper et préparer ce cycle-là alors pourquoi pas.
Et toujours comme pour « le Dossier Jason Fly », ce n’est pas forcément cet épisode-là qui me pose souci. Ce sont plutôt les suivants.
Du coup – encore une fois – difficile de juger un opus qui pose plutôt bien un mystère, avec des nouveaux personnages et des nouveaux enjeux pas inintéressants que ça, mais dont on sait pour avoir déjà lu la suite que ça faire pschitt au final.
A dire vrai, en comparaison avec « Le dossier Jason Fly », je dirais même que cet épisode d’introduction de cycle serait presque plus faible puisqu’on y retrouve déjà pas mal de ficelles de la saga « XIII » qui commencent à me gonfler pas mal.
D’abord, il y a le fait de vouloir raccrocher le personnage de XIII à tous les faits historiques les plus rocambolesques de l’histoire des Etats-Unis.
Excusez du peu : on apprend dans le premier album que XIII a tué Kennedy, même si bon il ne s’appelle pas Kennedy. On apprend dans le Tome 7 qu’il est le fils de Ronald Radosh même s’il ne s’appelle pas vraiment Ronald Radosh. Et voilà maintenant qu’on apprend que le gars c’est Che Guevara, même si bon, encore une fois on ne l’appelle pas Che Guevara !
Je veux bien qu’on fasse des clins d’œil à l’histoire et au cinéma américain, mais au bout d’un moment il faut quand même se méfier de la surenchère. A trop charger la barque, elle finit par couler.
Et là franchement, en tant que lecteur, j’en suis déjà à écoper en me raccrochant à ce que je peux.
Parce qu’à ce problème-là, d’autres s’y greffent : cette idée qui me gave d’inventer des pays, renommer des personnes ou des situations historiques ; le retour improbable de certains personnages comme celui de Felicity ; le retour mécanique à certaines ficelles de scénario qui deviennent usant ; et avec comme cerise sur le gâteau je pourrais rajouter cette manie gavante de voir chaque nana de cette saga chercher un prétexte pour finir les seins à l’air.
Alors pourtant, malgré tout cela, je reste conciliant avec cet épisode.
D’abord parce qu’il sait offrir des promesses qui certes ne seront pas tenues mais qui font effet lors de la lecture de cet album-ci, et puis ensuite parce qu’au moins il renouvelle l’univers XIII.
Mais bon, encore une fois, au regard de ce qui suit, ce « Pour Maria », je ne peux m’empêcher de le voir comme l’annonciation du naufrage de la saga…