Fils d'anarchiste espagnol, Mattéo est ouvrier agricole en provence. Il est amoureux de Juliette et a pour ami Paulin, un dessinateur. La 1e Guerre Mondiale éclate, mais semble loin. Juliette prend ses distances avec Mattéo quand elle voit que le fils du bourgeois local, Guillaume, est parti à la guerre (comme aviateur). Mattéo décide finalement d'y aller. Il découvre la boucherie, se heurte à l'incompréhension de l'arrière. Son escouade se fait peu à peu décimer. Blessé, il rencontre une belle infirmière, Amélie. En permission, il apprend que Juliette se marie avec Guillaume. Ivre lors de leurs noces, il songe à se tuer et tire involontairement un coup de feu. Sa permission est révoquée. Sa mère et Paulin profite qu'il soit ivre pour le faire passer clandestinement en Espagne.
Gibrat est un peintre dans l'âme. Son dessin porte à incandescence les expressions des visages, notamment ceux des femmes, éthérés, beaux à couper le souffle. Chaque case est une petite étude pour un tableau.
La reconstitution historique de la première guerre mondiale, elle, est plus prévisible. Les dialogues sont un peu faibles, on se situe (volontairement je crrois) au niveau d'une conversation de comptoir, mais souvent les images suffisent à faire comprendre ce qui se passe, donc c'est un peu redondant. En revanche le texte des cartons, assez nombreux, qui expriment les pensées de Matteo, est assez ciselé.
Au fond, c'est surtout cette histoire de gars qui s'entiche d'une fille qui n'en vaut pas la peine qui est un peu faible.
Première époque est une BD sur la première guerre mondiale très belle plastiquement, mais un peu prévisible.