J'aurais voulu être anarchiste
Dépit amoureux, engagement et puis désertion. Alors que l'Europe s'enlise dans la première guerre mondiale, le jeune Mattéo est attiré dans le tourbillon des événements dont sa famille avait tenté de le tenir à l'écart.
Le bel album conçu par Futuropolis sert une nouvelle fois d'écrin au remarquable travail graphique de Gibrat, dont le trait magnifie l'expressivité des visages : la bonne bouille du vieil ami, la douceur espiègle de l'infirmière, la dureté minérale du soldat breton....
Ce faisant, les portraits de l'auteur trahissent la tendresse que l'auteur porte à ses personnages. A l'inverse, il réserve aux figures d'autorité (le propriétaire terrien, le capitaine) des postures presque caricaturales qui ternissent très légèrement la qualité de l'ensemble.
Tissé autour d'une trame au premier abord convenue, ce premier tome recèle au fil de la lecture quelques intéressantes trouvailles narratives et bénéficie de dialogues qui font mouche.
Bref, une agréable petite surprise.