PTSD Radio par Possumette

L'une des raisons (voire la raison...) qui a poussé Masaaki Nakayama a arrêter PTSD Radio est que sa saga de manga horrifique, déjà disponible en Anglais et prochainement traduite chez Mangetsu, l'aurait conduit a être "hanté". De ce que j'ai compris, il aurait carrément eu peur pour sa vie. Bon, ceci peut sonner assez drôle pour nous, mais n'oublions pas que les croyances au surnaturel sont bien différentes et plus communes en Asie de l'Est.

Passé cette petite mise en bouche qui fait sourire, PTSD Radio, keskecé :

Je ne serais pas tombée dessus l'été dernier si Amazon US ne me l'avait pas spammé pendant quelques temps. Le voyant assez souvent dans des librairies, j'ai pris ça comme un signe du destin : et en vrai, heureusement que je me suis laissée tentée, parce que j'ai adoré !

La lecture de cette petite saga est d'abord un peu frustrante. On y voit quelques histoires a priori sans rapport, qui coupent parfois sans que l'on ne saisisse bien ce qui se passe. Puis on se rend compte que toutes ces personnes sont liées par quelque chose qui, quand bien même les époques différent, les dépasse totalement. J'essaie de rester un peu vague pour ne pas spoiler.

PTSD Radio, un peu comme Junji Ito, fait jaillir son horreur de situations du quotidien somme toutes banales. Cependant, la comparaison s’arrête ici : il n'y a pas vraiment de body horror ni quoi que ce soit qui rappellerait son style d'horreur. Masaaki Nakamaya nous offre quelque chose d'un peu plus cryptique et (oserais-je dire) jouant un peu plus sur la subtilité : un reflet bizarre dans une fenêtre, des traits du visage déformés, des présences...

La plupart du temps, ces petits chocs horrifiques apparaissent lorsqu'on ne s'y attend pas trop, ce qui est assez chouette ! Certaines scènes sont vraiment creepy. Quelques "chutes" tombent un peu a l'eau, notamment lorsqu'elles mettent en scène un visage déformé, mais de manière générale ça marche bien.

Le dessin est vraiment réussi. Les jeux de contraste, de dégradés et autres, valent clairement le coup d’œil.

Finalement, c'est un peu dommage que la saga soit mise en pause (au moins pour une durée indéterminée, si ce n'est pour toujours...) mais les amateurs et amatrices d'horreur apprécieront néanmoins toutes ces idées de mise en scène originale !