La chute de l'URSS vue par le Punisher

J'adore le personnage du "Punisher" et, ayant lu ce comics ci il y a quelques temps déja, j'en avais gardé un bon souvenir. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je le rouvris, et le redécouvris par la même occasion ! Tout ce que j'y appréciais semblait ne plus y être présent, comme si les mecs avaient changé le contenu de leur oeuvre entre temps. Ou bien, peut-être y rattachais-je des souvenirs d'un autre titre concernant le personnage... Je penche plus pour cette option ci.

Premièrement, je dois dire que j'attendais beaucoup du duo en la présence : Chuck Dixon et Joe Kubert sont de grands noms, et en tant que tel, j'espérais qu'ls proposeraient une expérience particulière, et par là même particulièrement bonne. Non pas que j'en attendais beaucoup, non, j'en voulais juste le minimum syndical qu'une telle association pourrait donner. Sauf que je ne l'ai, à l'évidence, pas eu.

Concrètement, je ne sais pas lequel m'a le plus déçu : le dessinateur, ou le scénariste? Je dirai, plutôt que de devoir trancher entre les deux, que c'est un savant mélange de leur propre action sur le comics en question qui m'a profondément désappointé. Non pas que ce soit mauvais, parce que ça ne l'est vraisemblablement pas. Non, c'est juste médiocre.

En fait, pour ce qui est de l'esthétique globale du machin, cela manque de précision, de rigueur, bref, cela manque d'un grand soin. Je n'oserai pas prétendre que le résultat final est bâclé, non, parce qu'il ne l'est clairement pas, le problème principal venant du fait que le mec a tout fait trop vite ( mais avec un certains soin tout de même ). En résulte donc une esthétique plutôt étrange, et franchement bâtarde : d'un côté, l'action est très bien mise en image, tandis que de l'autre, les visages se révèleront très mal proportionnés ( l'espace entre les yeux, par exemple ).

Et pour ce qui est de l'écriture, le niveau n'est guère supérieur. Les dialogues manquent de style et de fluidité, tandis que l'intrigue globale, partant pourtant d'excellentes bases; ancrer leur récit à la fin de la Guerre Froide, alors que l'URSS de Gorbatchev n'est plus, et que des conflits naissent en Yougoslavie. Le contexte historique, proche et réaliste, aurait pu donner l'équivalent même d'un chef-d'oeuvre.

La faute à des ambitions trop restreintes et une imagination qui semble faillible, le résultat n'est que déception et linéarité. L'on suit donc une banale histoire de course-poursuite pas originale pour un soû, et lassante comme pas deux; c'est long, lent et gavant. Et puis, les graphismes n'aident pas. L'on retiendra tout de même une excellente idée, celle de voire la guerre par les yeux changés et changeant d'un enfant victime de ces mêmes conflits. Ouais, c'était bien, bon et profond. Seulement, c'est mal appuyé, alors cela ne sert strictement à rien.

On ne retiendra pas grand chose de spécial à dire au sujet de l'encrage et des couleurs, plutôt convaincants car dans la moyenne de ce qui se fait dans le genre. Pas franchement marquant, ce comics n'est guère impérissable. Pas spécialement mémorable, on ne s'en souviendra que très peu, si ce n'est de ses quelques scènes d'action convaincantes dans leur forme, contrairement à son intrigue et ses dialogues, décevants dans leur fond autant que dans leur mise en forme.