Les voix off, c'est souvent pénible. Surtout en BD. Et là Franquin ne se gène pas pour surligner au gros feutre des choses évidentes. Il tue un peu son suspens aussi.
Ce tome 18 est une aventure surtout prétexte à de très bons gags, mais tout de même doté d'une intrigue solide jusque dans les dernières pages où les résolutions deviennent un peu trop faciles (comment croire à ce roi qui tout d'un coup parvient à se faire entendre...). L'histoire aurait été plus courte que ça aurait certainement été mieux, mais il n'empêche que ça reste d'un bon niveau tout du long. D'abord grâce à Fantasio qui est la véritable star de l'album, mes meilleures scènes lui sont consacrées. Puis il y a ces duo : Fantasio avec Marsu, Fantasio avec Spip : c'est marrant. Il y a de bonnes séquences, même si elles sont plus souvent drôles que narratives.
Graphiquement, il y a de très bonnes choses. Comme souvent, le lecteur peut subir une impression de déjà-vu à cause d'une ambiance qui rappelle certains albums de Tintin (ici, l'histoire m'a fait penser à "L'affaire Tournesol"). Les détails abondent, heureusement ça reste ça n'empêche pas l'action d'être lisible ; les nouveaux personnages ont de bonnes têtes ; les expressions et gestuelles sont justes, souvent exagérées pour renforcer l'aspect drôle de la situation ; les plans sont variés. Ma case préférée de tout l'album : page 7, 4ème case.
Bref, un album qui souffre, une fois de plus, d'une histoire un peu trop longue, mais qui divertit fort bien grâce à une bonne dose d'humour et à un graphisme léché.