"Queen Emeraldas, l'intégral" est un gros volume d'à peu près 840 pages (avec en bonus 6 illustrations en couleurs et une interview de Leiji Matsumoto) qui regroupe les aventures d'Emeraldas, l'alter-égo féminin d'Albator. Cette dernière est apparue pour la première fois dans une revue en 1975 avant d'obtenir sa propre série en 1977 (je parle bien des dates Japonaises, car en France il aura fallut attendre bien plus longtemps...).


L'histoire :
Tout commence sur la planète Deimos avec le crash d'un vaisseau spatial en provenance de la terre, avec à son bord Hiroshi Umino. Soigné par des gens qui l'ont retrouvés dans les débris de son appareil, ce dernier s'enfuit pour retourner sur le lieu du crash. Par le plus grand des hasards; il y rencontre Emaraldas qui, émue par la volonté farouche du jeune garçon à vouloir reconstruire un nouveau vaisseau, décide de l'aider.
A partir de là, leurs routes se croiseront régulièrement tandis que chacun d'eux poursuivra son chemin et traversera différentes aventures.


Les personnages :


Eméraldas est un femme grande, fine, mystérieuse, aux longs cheveux et à la joue balafrée.
Toujours vêtue de rouge sous sa longue pèlerine noire, on la surnomme " la sorcière de l'espace".
Décrite comme immortelle, elle navigue dans tout le cosmos à bord de son vaisseau en forme de zeppelin qui porte le nom de "Queen Emeralda".
Solitaire, voire même misanthrope, elle sillonne l'univers et livre de nombreuses batailles sans que personne ne connaisse son but.


Hiroshi Umino est un jeune garçon orphelin qui vient de la terre.
Son but dans la vie est de construire un vaisseau spatial qui lui permettra de voguer dans l'univers tout comme le fait Emeraldas. Courageux et débrouillard, il ne rechigne pas à la besogne quand il s'agit de gagner l'argent qui lui permettra de construire un vaisseau.... Avec lequel il finira systématiquement par se crasher n'importe où, et pas forcement dans des lieux très accueillants.


Le Queen Emeralda, tout comme l'Arcadia d'Albator, semble être vivant. Lorsque Eméralda le reçoit en "Héritage", de la part d'une vieille guerrière sur la planète Jura, elle le décrit en des termes humains.
Pour elle, ce vaisseau déborde de vie, la statue de la figure de proue lui ressemble comme une soeur et il semble vouloir l'enlacer tendrement et chaleureusement.
Emeralda pense sincèrement qu'ils étaient destiné à se rencontrer, car ce vaisseau serait son âme soeur, qui par delà les temps et la distance aurait attendu sa venue.
Ce vaisseau spatial à tout de même un allure franchement atypique avec son énorme partie moteur en forme de zeppelin et son poste de commandes aux allures d'ancien galion pirate se situant sous la partie moteur.


En comparaison avec Albator, je pense avoir plus accroché à cette l’histoire.
Peut –être est-ce parce que le héros est une femme et que je m’y suis plus identifiée ? Je ne sais pas.
J’ai trouvé les dessins plus jolis et plus détaillés : de belles doubles pages, des chiés de cadrans dans tous les sens, de belles planètes, beaucoup de détails pour les vaisseaux.
Aussi j’ai trouvé l’histoire moins redondante que celle d’Albator (même si j’avais apprécié celle-ci). On passe d’aventures en aventures sans vraiment de temps morts et on se fait happer par le récit de cette femme pirate.


Sans pour autant vouloir que l’histoire soit calquée sur celle d’Albator, on s’attend quand même au fil des pages à le voir faire son apparition. Et quand celle-ci se produit, elle est en toile de fond, juste suggérée. Ce qui permet de lire ce volume de manière totalement indépendante sans se sentir largué dans l’histoire.


Par ailleurs, je pense que le personnage d’Iroshi et là pour toucher aussi le lectorat masculin… car même si c’est beaucoup moins présent dans cette histoire, on trouve quand même quelques réflexions sexistes dans les dialogues par moment.


Il y à quand même beaucoup moins d’humour et de dérision dans les aventures d’Emeraldas par rapport à celles d’Albator. C’est un récit plus « triste », plus énigmatique.


Aussi tout comme l’histoire de son alter égo masculin, le récit des aventures d’Emeraldas n’a pas de fin. C’est peut-être pour faire travailler l’imagination du lecteur ? Ou alors est-ce juste la marque de fabrique de Leiji Matsumoto … ?

marla29
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le 22 févr. 2017

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marla29

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