Via la destinée du protagoniste principal, cette BD « tranche de vie » interroge le lecteur sur ses envies, désirs d’enfance par rapport à l’avenir et ce qu’il en fait à l’âge adulte. Le procédé pour mettre en exergue cela est pour le moins original, il s’agit, d’une certaine façon, d’un voyage dans le temps, matérialisé par les appels téléphoniques entre l’adulte et l’enfant qu’il était à 10 ans. À travers des séquences tour à tour drôles, émouvantes ou romantiques, le héros acculé va chercher à rattraper le temps perdu et réaliser ses rêves d’enfant, tout en faisant face à la dépression, la solitude ou encore le deuil qu’il n’est jamais parvenu à vaincre jusqu’alors. Au final, il va accepter ses désirs, vaincre sa solitude et s’assumer, franchissant un cap et, d’une certaine manière, grandir enfin.
Pour mettre en scène le cheminement de cet homme attachant, l’auteur laisse exprimer son style graphique, notamment lors de focus pour souligner les pensées réelles du protagoniste, n’hésitant pas non plus à changer son trait lors de l’épilogue afin de résumer la belle issue de son récit.
Quelqu’un à qui parler est un beau one-shot égayant mais aussi touchant et nostalgique qui devrait emporter l’adhésion d’un public « grand ado » et adulte.