Rai, outre le fait que j’apprécie plutôt bien les autres titres Valiant déjà proposés par Panini, m’a tenté uniquement de par la présence de Clayton Crain au dessin des quatre chapitres composant ce premier tome. Je me suis lancé dans ce tome sans même en connaître l’histoire. Alors que je ne suis pas fan, de manière générale, des dessins numériques, j’aime ce qu’en fait Clayton Crain, s’accordant toujours parfaitement à la violence des titres sur lesquels il travaille.


En l’an 4001, une intelligence artificielle nommée Père règne sur un Japon qui s’étend de l’océan Pacifique jusqu’à l’espace. Après des milliers d’années sans crime, un meurtre est commis et menace l’équilibre du pays. Le mystérieux Rai, le protecteur du peuple, se retrouve alors confronté à la réalité d’un monde transformé et à la perte de sa propre humanité.
Signée Matt Kindt (Unity, Mind MGMT) et Clayton Crain (X-Force, Carnage), la série Rai nous plonge dans une inquiétante vision du future.
(Contient les épisodes #1 à 4)


Et je dois bien reconnaître une satisfaction mitigée pour la partie graphique de ce premier tome. Ce Néo-Japon est absolument bluffant esthétiquement, bien que parfois un peu confus. L’architecture coïncide avec le côté inquiétant de ce qu’il s’y passe. Les personnages ont le droit, tous, à un design réfléchi et travaillé. On reconnaît tous les protagonistes au premier coup d’œil. Et l’aspect futuriste est une véritable réussite. Néanmoins, je trouve que la puissance des dessins de Clayton Crain perd de leur superbe dès que l’ambiance est trop colorée. Dès que cela est moins sombre, j’ai l’impression de voir moins de précision, plus de petits défauts se font jour. Cela reste quand même une belle réalisation.


Nous découvrons un Japon futuriste, très futuriste. Si les bâtiments, qui tendent toujours un peu plus vers l’espace, ne rappellent en rien l’architecture japonaise, on reconnaît très facilement le style vestimentaire farfelu mais toujours élégant de ses habitants, toujours avec une pointe de technologie ! Le pays est peuplé d’humains et de robots ressemblant comme deux gouttes d’eau à des humains, des Positrons, des compagnons artificiels pour les humains. Chaque humain obtient le sien à ses seize ans. Et seul un rond bleu au milieu du front permet de différencier l’humain du Positron.
Toujours en pleine expansion, le Japon tire vers le haut, se rapprochant toujours un peu plus des étoiles. Ce Japon est régit par une intelligence artificielle sans visage, Père, et depuis plusieurs milliers d’années aucun crime n’a été commis, jusqu’à aujourd’hui !


Des Luddes, de farouches opposants à Père et aux intelligences artificielles, ont commis l’impensable en assassinant une femme, devant les yeux de Luna, une jeune habitante. Va alors apparaitre Rai, le protecteur ultime du Japon, sorte de Positron de Père. Capable de se déplacer n’importe où dans ce Néo-Japon, il est un maître de combat, et semble impossible à tuer. Et alors qu’il mène son enquête sur ce crime atroce qui secoue la population, d’autres sont perpétrés, les Luddes semblent inarêtables et prêt à tout. Et deux personnages, en plus de la jeune témoin Luna, viennent compliquer cette affaire : Spylocke, héros de fiction et Silk, un personnage mystérieux, surprenant, semblant en savoir beaucoup sur Père et sur la naissance de Rai…


Très vite, cette enquête de Rai se transforme en course après la vérité sur son existence, sa naissance, sa création, et notre héros va tomber des nues en découvrant tout ce que Père lui cache…


Je dois être franc, j’ai manqué plusieurs fois, durant les trois premiers chapitres, de refermer le bouquin et de le ranger. Beaucoup d’informations, un monde inconnu et stressant, peu accueillant. Des personnages difficiles à apprécier, tout cela était bien froid. Mais la lecture de ce quatrième chapitre et la découverte des origines de Rai, l’explication du fonctionnement de Néo-Japan et cette atmosphère oppressante s’installent peu à peu dans une ambiance me rappelant un peu Matrix pour le côté intelligence artificielle et mensonge sur la vie, ont su piquer mon intérêt et me convaincre de tenter l’expérience d’un tome deux, s’il voit le jour.


Bref, Rai est très long à se mettre en place. Une ambiance froide, des personnages peu empathiques et une narration n’invitant pas le lecteur, le repoussant presque même. Il faudra trois chapitres à Matt Kindt pour réussir à lancer véritablement l’histoire et à nous proposer une intrigue, faite de mensonges et de secrets, captant notre attention.

Romain_Bouvet
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le 6 avr. 2015

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