Jusqu’à maintenant, toutes les intégrales proposées par Bliss Comics sont de pures réussites, d’excellents moments de lecture. Après Harbinger, Archer and Armstrong, Shadowman ou encore X-O Manowar, je me lance donc dans Rai, et son premier tome. De mémoire, il me semble que Panini Comics avait sorti le premier tome juste après avoir annoncé qu’ils arrêtaient la licence… Heureusement, cela a permis à Bliss d’arriver sur le marché et de nous proposer un travail d’édition incroyable.
Bienvenue au Néo-Japon.
Nous sommes en l’an 4001. Le Japon, par la volonté de son leader, l’intelligence artificielle nommée “Père”, est désormais une station orbitale gigantesque surplombant une Terre ravagée. Les millions d’habitants du Néo-Japon sont protégés par un gardien solitaire : Rai. On dit qu’il peut apparaître instantanément. On dit de lui qu’il est un esprit… le fantôme du Japon millénaire. Mais lorsque le premier meurtre commis en mille ans menace de déstabiliser l’omnipotence de Père, Rai est confronté au véritable visage de la nation qu’il défend…
Et à sa propre humanité perdue.
Voyagez dans le futur de l’univers Valiant avec cette saga de science-fiction à couper le souffle. Une quête cyberpunk imaginée par Matt Kindt, l’auteur nommé aux Eisner Awards de Divinity, X-O Manowar et Dept.H, et l’artiste prodige Clayton Crain (X-Force, Carnage).
(Contient les épisodes de Rai #1 à 12)
Sous l’impulsion de Père, un sorte de divinité toute puissante oscillant entre l’abstrait et l’intelligence artificielle, et loin dans le futur, le Japon s’est envolé dans l’atmosphère terrestre pour grandir, s’épanouir et échapper au mal foudroyant s’abattant sur Terre, transformant notre planète en une gigantesque décharge toxique.
Au cours des millénaires, Néo-Japon est devenu un pays prospère où le « mal » n’existe plus, ni vol, ni meurtre, depuis plus de mille ans ! Tout cela grâce aux nombreuses règles strict de Père, mais également à la surveillance de son bras armé, Rai ! Un guerrier immortel et invincible protégeant le Néo-Japon.
Mais lorsque le premier meurtre, en mille ans, intervient, les certitudes que tous avaient sur le Néo-Japon volent en éclats. La minorité silencieuse se fait entendre. On réalise, que de petites voix, que l’on entend dans les tréfonds insalubres de Néo-Japon, qui tentent de faire comprendre à la majorité aveugle que des choses bizarres et anormales se déroulent sur ce pays flottant.
Si, d’abord, Rai ne fait qu’écouter et obéir à la voix de Père, enquêtant avec des œillères, et tranchant à tout rompre les ennemis de Père et de l’ordre établi. Mais, petit à petit, Rai découvre que la vérité de Père n’est peut-être pas LA vérité. Les êtres qu’il prenait pour des ennemis sont peut-être ses véritables alliés ! L’utopie ventée et vendue par Père se rapproche peut-être plus de l’asservissement et l’endoctrinement ! Le guerrier immortel et invincible n’est peut-être que l’énième itération d’un même soldat en laisse !
On comprend bien vite que Néo-Japon n’est pas du tout ce qu’il semble être. Père n’est absolument pas le bienfaiteur pour lequel il se fait passer. Derrière, il se cache une force implacable qui ne recule devant aucune horreur pour concevoir le monde idéal qu’il s’imagine…
Mais si Rai a été manipulé toute sa vie, si tout ce en quoi il croyait ne sont que des mensonges, il n’en demeure pas moins le protecteur du Néo-Japon ! Il est donc bien décidé à accomplir sa mission, avec de véritables alliés et en découvrant, avec horreur, tous les terribles secrets qui se cachent au cœur de Néo-Japon !
Malheureusement, Père est un être bien plus puissant que Rai, et lorsque ce dernier est projeté, jeté, sur la surface de la Terre, il découvre que les horreurs commises par Père sont encore plus immondes que ce à quoi il pouvait s’attendre, ou simplement imaginé. Mais ce qui devait être la fin du voyage, risque fort d’être comme une renaissance, d’autant qu’un allié à la puissance incroyable va se faire jour…
Le monde dépeint par Matt Kindt, bien que glauque et peu reluisant, et absolument fascinant. Le scénariste créé une ville aussi tentaculaire que son intrigue. Chaque nouveau rebondissement nous prend encore davantage à la gorge, nous asphyxie davantage. On a envie de voir jusqu’où Père peut aller, on a envie de suivre Rai dans son « réveil », on a envie de rester toujours plus dans cet univers d’une incroyable richesse.
Graphiquement, à l’image du titre, c’est très sombre, glauque, pour ne pas dire sale. Et pour une telle ambiance, il n’y a qu’un seul artiste pour nous plonger dedans, Clayton Crain. Alors l’artiste ne plaît pas à tout le monde, par moment c’est vraiment sombre, et très chargé, et compliqué à lire, mais il faut bien reconnaître, pourtant, que c’est juste magnifique. Personnellement, c’est une claque visuelle.
Bref, j’ai beaucoup aimé cette première partie d’intrigue pour Rai. Un univers fascinant, des personnages passionnants, des dessins incroyables, et un final qui promet un second tome encore meilleur. Une plongée dans un monde futuriste, technologique et malsain qui fait froid dans le dos.