Il y a des mangas qui paraissent un fois tous les 36 du mois et dont l'attente entre chaque tome est trop frustrante pour vraiment les apprécier. On n'est plus vraiment dans l'histoire, il se passe trop peu de choses dans un tome pour qu'on ait l'impression d'avancer... Bref, on en ressort légèrement déçu.
Et puis il y en a qu'on retrouve avec plaisir, Real par exemple. On rentre sans peine dans la vie de ces 3 jeunes basketteurs dont l'existence s'est retrouvée chamboulée à un moment ou à un autre, et le récit est suffisamment prenant, poignant tout en restant pudique pour ne pas rester sur sa faim. L'absence de cliffhanger totalement haletant rend également l'attente de la suite très sereine.
Comme le dit kassad dans sa critique, le basket n'est pas vraiment le sujet principal du manga, c'est plutôt le handicap moteur et la façon dont il est perçu par les handicapés ainsi que leur entourage (ça tombe bien, les histoires de sport ne sont pas ma tasse de thé). Takahashi est peut-être le personnage qui illustre le plus cet état de fait : jeune lycéen très populaire et imbu de sa personne, un accident de la route le prive de l'usage de ses jambes (et le force à ravaler son énorme ego). Son séjour en centre de rééducation est alors l'occasion de voir le handicap à travers différents prismes : le sien mais aussi celui de la famille, des amis, des autres patients et des médecins qui les accompagnent.
Les deux autres basketteurs, Togawa et Nomiya, apportent une touche un peu plus sportive : le premier est handicapé depuis beaucoup plus longtemps et nous fait découvrir le handibasket, tandis que le second est un peu hors-sujet mais néanmoins très touchant par sa volonté d'échapper au destin de rebut de la société qui semble l'attendre.
Bref, un sujet original, un traitement sensible, des dessins ma foi plutôt beaux et une parution qui ne ruinera pas votre budget. Pourquoi ne pas se laisser tenter ?