Je m'attendais un peu à une série produite de manière industrieuse pour remplir les caisses. Finalement, ce premier tome est une des meilleures BD que j'ai lue. Derrière l'orgueil et les envies de grandeur de Redwin, qui s'enfoncera dans la haine et la violence pour notre jubilation sauvage, se cache la thématique des relations père-fils.
L'originalité je pense du père est qu'il endosse des caractérisques « dites maternelles » autant la douceur que la répugnance envers la violence et que cela le conduit à ignorer les sévices que subis son petit garçon à cause d'un voisin adolescent, dont le père est aussi brutal. Il en résulte un sentiment de trahison, une envie de vengeance, une haine sûrement encore plus puissante envers ce père qui ne l'a pas protégé que envers ce voisin qui l'a battu, maltraité, humilié.
Finalement, cette haine deviendra à ce point ancrée en lui qu'elle caractérisera sa vie. Lui qui fustige la lâcheté de son père deviendra une légende guerrière, avec des images de violence rageuse et crue, sans pour autant s'en contenter. On sera par exemple témoin d'une histoire d'amour tendre mais défectueuse qui sera l'occasion de phrases qui résonneront chez le lecteur. Redwin, trop enfoncé en lui-même, dans ses blessures, sait-il vraiment aimer, s'ouvrir à l'autre ? Nouvelles péripéties, jusqu'à cette épiphanie dans les dernières pages, qui m'a fichu un sacré coup de blues.
Tous les tomes de cette série sont des one-shot, cela n'engage à rien, d'autant que ce premier tome est à mon avis le seul qui soit indispensable.