Le premier tome de The Autumnlands avait été véritablement frustrant à lire ! La preview avait généré une grande attente chez moi. Malheureusement, je suis resté sur ma faim, partagé entre plusieurs émotions, différents ressentis.
Une intrigue prometteuse, une magie intéressante et une immersion assez rapide, mais à côtés de cela des personnages qui ne parviennent pas à dégager la moindre empathie, on ne s’attache pas à eux, et donc forcément, l’intérêt à du mal à exploser. Même les dessins poussent au scepticisme. C’est très beau, nous emmenant dans un monde merveilleux et fantastique, mais c’est en même temps assez statique et pas toujours parfait au niveau des détails.
J’attendais vraiment ce second tome, en espérant y voir plus clair.
Jusqu’au jour de leur chute, les Nuageois régnaient sur le peuple des Moindres comme si rien ni personne ne pouvait les atteindre. Par trop d’avidité, les voilà désormais dépourvus de magie et livrés à eux-mêmes, en plein cœur des territoires hostiles qu’ils méprisaient autrefois. Alliances et trahisons se succèdent pour accéder au pouvoir et espérer sauver a communauté des survivants. Mais comment feront-ils sans leur Grand Champion, mis hors-jeu par le terrible conseiller Sandorst ?
(Contient les épisodes #7 à 13)
Dans le monde de The Autumnlands, il y a les cités flottantes du dessus et les plaines du dessous. Les Nuageois vivent dans l’opulence et le désintérêt de tout ce que ne les concerne pas grâce à la magie. Les Moindres, en dessous, ne sont que de simples créatures ne servant qu’à illustrer la domination de ceux qui les surplombent.
Mais la magie décline, se meurt, et tous les Nuageois se disputent la façon d’améliorer les choses, et ils finissent par, à peu prêt, se mettre d’accord pour faire appel au Grand Champion ! Celui par qui la magie est apparu en des temps immémoriaux. Mais la découverte de ce Grand Champion va avoir des répercussions imprévues et désastreuses. La cité flottante de Keneil s’écrase au royaume des Moindres, et les rares survivants n’ont plus suffisamment de magie pour repousser les autochtones !
Et puis la libération de Steven Learoyd, un homme, alors que le monde de The Autumnlands n’est peuplé que de créatures à l’apparence d’animaux, ne semble pas faire l’unanimité ! Des dissensions explosent, et le Grand Champion est laissé pour mord, en compagnie du jeune Dunstan Doulainson, notre héros, un bull-terrier qui apprend, tout juste, à maîtriser la magie.
Là où le premier tome ne parvenait pas à convaincre avec ses trop nombreux personnages ne dégageant rien, Kurt Busiek propose une approche différente en ne se concentrant que sur deux personnages, Learoyd et Dunstan, à travers une odyssée aussi incroyable que décisive.
En effet, avec leur chute, la magie semble avoir complètement disparue ! Mais leur ambition première va être de mettre le plus de distance possible entre eux et Setp-Coups, le terrible chef des tribus bisons. Ce voyage est l’occasion pour Dunstan et Learoyd de tenter de s’apprivoiser. Ce n’est pas chose facile. Learoyd, agressif au possible, semble particulièrement hermétique à ce nouveau monde qu’il ne comprend pas, et Dunstan se réfère plus à ce que l’on lui a appris au détriment de ce qu’il voit ou peu vivre à l’instant présent.
C’est aussi l’occasion, pour le lecteur, d’en apprendre plus sur le monde de The Autumnlands, et notamment sur la magie qui y règne, y régnait. Et forcément, avec des personnages qui se démarquent, qui sont plus travaillés en profondeur et des éléments d’histoire qui nous sont détaillés, on parvient, enfin, à éprouver de l’empathie avec les personnages et du coup à nous immerger, encore davantage dans ce monde fantastique.
Cette fuite, se transforme très vite en aventure, puis en quête ! Learoyd et Dusntan apprennent à se connaître, à se faire confiance, et de nouveaux personnages font leur apparition ! La sauvage tribu des chèvres, la paisible tribu des moutons, ou encore les mystérieuses femmes de pierre aux seins nus, les Galatéennes ! Avec elles, l’histoire prend une autre tournure, le monde de The Autumnlands se fait encore plus mystérieux, mais aussi plus dangereux et incertain. Un monde d’heroic-fantasy ou s’invite la science-fiction. Et à partir de la rencontre entre nos personnages et la Galatéennes, le monde ne sera, sans doute, plus jamais le même !…
Avec ce second tome, j’ai envie de dire que la série commence réellement. Ce deuxième tome étant le véritable point de départ, et l’on peut dès lors assimiler le premier volume à une sorte de prologue, un peu long. Kurt Busiek nous plonge véritablement dans l’intrigue de son récit. Et, franchement, si certains passages peuvent s’avérer un peu compliqués à comprendre, l’intrigue est prenante et passionnante. Le monde de Dunstan regorge de merveilles, d’intérêts, de surprises et de secrets !
Graphiquement, ce second tome, confirme le fait que Benjamin Dewey est une jolie découverte ! On s’habitue à son style graphique, et il illustre à merveille la magie de ce monde onirique et fantastique.
Bref, un second tome qui confirme, enfin, tout le potentiel que j’avais pu déceler, et espérer dans la preview du premier tome. Une intrigue passionnante, des personnages, moins nombreux, qui gagnent en profondeur, et un intérêt qui nous captive du début à la fin !