Débute l'acte neuf sur un triste tableau,
Don Lope fût frappé par la Mort de sa faux.
Mendoza et le Prince de leur côté exultent,
Car le peuple à présent doit leur vouer un culte.
Qu'il est las en son cœur le jadis maître d'armes,
Qui prisonnier des chaînes pleure ruisseau de larmes,
Eusèbe grimé en mime s'active à la tâche,
Il lui faut rendre au maître d'armes tout son panache.
Il oeuvre tant et tant que pétri d'émotion,
L'homme au nez rehaussé réussit l'évasion.
Les nouvelles sont bonnes car on ôte la balle,
Qui menaçait le loup et ce sans même un râle ;
De leur côté pactisent le duo évadé,
Avec mimes sauvages qui sont en fait luthiers.
Les pirates sanguinaires ne le sont qu'en paraître,
De la philosophie le meilleur peut en naître,
Terrain métaphysique est propice aux questions,
Nos corsaires penseurs font de l'introspection,
Il en sort équipage qui fait feu de tout bois,
Drapeau à tête de mort et pelages hérissés,
Bientôt le prince Jean se verra remué,
De son trône il va choir et sera aux abois.
C'est ainsi mis en scène habillé de grandeur,
Que le monarque alors va connaître malheur,
Dans galerie des glaces se pressent courtisans,
La rébellion traverse les murailles Vauban,
Le prince sélénite se prend pour roi soleil,
Il apprendra bien vite qu'il n'est pas son pareil,
Renversement propice de la situation,
Feront fêter héros et fuir divers morpions.
Couleurs chatoyantes et vers jubilatoires,
Sont encore de la fête et que c'est bon à boire,
La rimaille, les répliques tout est tant ciselé,
Qu'on se croirait ici dans un conte de fée.
Les auteurs à la tâche ne semblent point faiblir,
De leur plume, de leurs traits, le lecteur va frémir,
Ces aventures folles sur le bord de la Lune,
Se nomment à juste titre Revers de fortune.