Les familles, c’est compliqué (surtout quand elles traversent l’espace)

Saga, tome 4, c’est comme un album de famille explosif sur fond de guerre intergalactique : il y a des disputes, des réconciliations, des larmes, des secrets, et… des robots avec des écrans pour tête. Brian K. Vaughan et Fiona Staples continuent leur épopée cosmique, mélangeant le drame familial au chaos intersidéral avec une aisance qui frôle le génie.


Dans ce tome, l’histoire s’assombrit, mais sans jamais perdre cet équilibre parfait entre tragédie et absurdité. Alana et Marko, nos tourtereaux improbables, sont toujours en cavale avec leur petite Hazel, mais leur relation commence à montrer des fissures. Entre mensonges, pressions extérieures, et crises existentielles, les tensions montent. Et franchement, rien ne met en danger un mariage comme une guerre intergalactique… sauf peut-être les secrets bien gardés et une carrière d’actrice douteuse.


Brian K. Vaughan prouve une fois de plus qu’il sait écrire des personnages aussi humains qu’universalement fascinants, même quand ils ont des cornes ou des ailes. Les dialogues sont ciselés, oscillant entre tendresse poignante et humour mordant, et les interactions entre les personnages sentent le vrai vécu, même dans cet univers farfelu. On rit, on pleure, et parfois, on se surprend à réfléchir à nos propres relations.


Visuellement, Fiona Staples continue de nous éblouir. Chaque planche est un tableau vivant, bourré de détails qui enrichissent cet univers foisonnant. Les créatures, les décors, les expressions faciales… tout est magistralement rendu. Elle parvient à mêler l’intime et l’épique avec une fluidité qui te donne l’impression de voyager à travers les étoiles, tout en t’invitant à partager un dîner tendu en famille.


Ce tome explore des thématiques plus adultes : la parentalité, la désillusion, et ce qu’il en coûte de garder espoir quand tout semble s’effondrer. Mais loin de plomber l’ambiance, ces sujets apportent une profondeur supplémentaire à un récit déjà riche. On se sent impliqué dans cette lutte pour la survie, pas seulement à cause des méchants qui poursuivent nos héros, mais à cause des batailles intérieures qu’ils livrent.


Le seul reproche qu’on pourrait faire, c’est que ce tome est clairement une étape dans un voyage plus vaste. Certains fils narratifs sont lancés sans être vraiment développés, et on sent que tout cela prépare quelque chose de plus grand. Mais quand c’est aussi bien fait, on est prêt à patienter.


En résumé : Saga, tome 4 est une pépite d’émotion brute et d’aventures folles, servie par un duo créatif au sommet de son art. Si tu as déjà suivi les aventures d’Alana, Marko et Hazel, ce tome te fera vibrer, rire, et pleurer. Une histoire de famille comme tu n’en verras jamais ailleurs, sauf peut-être dans une galaxie lointaine, très lointaine.

CinephageAiguise
8

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le 26 nov. 2024

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