Jamais de repos pour cette petite famille

Non seulement, le temps entre chaque tome de Saga est un supplice pour nous lecteurs, mais à chaque volume, Brian K. Vaughan et Fiona Staples nous laissent toujours sur un cliff déchirant, terrible, qui nous fait hurler, crier, pleurer en nous demandant « Pourquoi ? » « Juste à quand vais-je devoir attendre ? » ! Preuve supplémentaire de la qualité de cette saga cosmique et de l’attachement que le lecteur peut y avoir !
Avec le cinquième tome, le scénariste nous a véritablement fendu le cœur, nous plongeant dans la nouvelle tourmente frappant de la famille d’Hazel, comme si elle n’avait jamais le droit au bonheur ! Le bonheur, chose convoitée par n’importe quel être vivant.


Réunis pour aussitôt voir leur fille kidnappée par des membres de la Dernière Révolution, Marko et Alana sont sous le choc. Ils ignorent tout de leurs intentions envers Hazel et du lieu où elle se trouve actuellement. Le Testament, de son côté, se remet progressivement sur pied grâce aux efforts conjoints de Gwendoline et Sophie, non sans pleurer la mort de sa sœur La Marque. En somme, une « résurrection » dont le mercenaire se serait bien passé…
(Contient les épisodes #31 à 36)


Contre vents et marées, Marko a fini par retrouver sa chère Alana ! Au moment le plus critique, Alana n’a pu compter que sur Marko. Après moult péripéties le couple s’est retrouvé, plus amoureux que jamais. Mais à côté de cela, ils ont perdu Hazel ! Du moins on leur a enlevé ! Les années passent, sont perdues, et l’on retrouve la petite Hazel, qui a bien grandi, dans un centre de détention pour non-combattants ennemis de la Coalition. Au milieu d’autres enfants, avec sa grand-mère, elle grandi en prenant soin de dissimuler ses ailes pour ne pas que l’on découvre quelle enfant particulière elle est !


En grandissant, Hazel reste le personnage attachant et angulaire qu’elle est depuis le début, en plus d’être la narratrice du récit. Elle représente vraiment l’incarnation de l’innocence dans ce qu’elle a de plus pur, de plus beau, de plus touchant. Cela peut lui être bénéfique comme lui causer de gros problèmes, même si elle semble avoir une bonne étoile au-dessus de ses petites cornes pour la protéger.
De plus, avec ce petit bond dans le temps, Hazel devient un personnage à part entière, et non plus le petit bébé ne pouvant interagir avec les autres. Elle apporte de nouveaux angles, de nouvelles possibilités au récit !


Pendant que leur petite fille vit sa vie en toute innocence, en toute insouciance (bien que pas totalement, totalement), Marko et Alana, de leur côté font tout ce qui est possible et inimaginable pour tenter de la retrouver. Ils prennent tous les risques et ne reculent devant rien pour réussir ! Ils veulent réussir, ils doivent réussir. Et ils deviennent sacrément bons avec le temps. Devenant de véritables Arsène Lupin de l’espace !
Cette quête, essentielle au bien-être, voir la survie, de leur famille, rapproche les deux amoureux, de façon totalement inattendue…


Ce bond dans le temps, est l’occasion pour Fiona Staples de revoir un petit peu le design de nos tourtereaux ! Une grosse barbe pour Marko, le truc plus que tendance du moment et qui lui va plutôt bien, une nouvelle coupe de cheveux pour Alana avec des lunettes, ce qui lui donne un look et une allure encore plus sensuel et sexuel qu’auparavant. J’adhère totalement à ces nouveaux designs, ils leur vont très bien, et montre bien le temps qui passe.


A côté de cette intrigue principale, de cette quête essentielle et primordiale, et comme dans toute bonne série cosmique d’une si grande richesse. D’autres intrigues, plus secondaires, mais toutes aussi passionnantes suivent leur court. Trois exactement, et toutes trois vont se rejoindre pour un épilogue des plus surprenants.
Les deux journalistes Doff et Upsher vont reprendre leur enquête suite à la mort de La Marque et donc de la disparition de l’épée de Damoclès qui flottait au-dessus de leur tête. L’occasion, surtout, pour eux de se remettre dans de sales draps.
De son côté, Le Testament se remet doucement, et ne cesse de grossir, et part en chasse après celui responsable de la mort de La Traque ! Qu’il continu néanmoins de voir à ses côtés pour lui prodiguer des, mauvais, conseils.
Enfin Prince Robot IV doit se faire à ne plus être membre de la noblesse et découvrir son rôle de père sur un rocher perdu en compagnie de Ghüs et son morse géant.


Une nouvelle fois, ce sixième tome se dévore en en quelques minutes, et l’on arrive à la fin en ne pouvant empêcher un petit cri de désespoir « Nooooon ! Pas déjà ! » Et pourtant, comme à chaque fois, il faut de nouveau se séparer de ses personnages uniques, de cette famille ô combien singulière et tellement attachante. Si le cliff de fin est beaucoup moins dramatique qu’à l’accoutumé, Brian K. Vaughan n’hésites cependant pas à nous surprendre une nouvelle fois. Histoire de nous faire languir en attendant, avec toujours plus d’impatience, le prochain tome !


Bref, à travers une quête palpitante, et bénéfique pour nos personnages, la petite famille se retrouve, mais cela ne veut pas dire que les choses vont se poser, se calmer, bien au contraire. La vie d’Alana, Hazel et Marko n’aura, sans doute, jamais de repos. Tant mieux pour nous, lecteurs !

Romain_Bouvet
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le 11 nov. 2016

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