Lors du sixième tome, Alana et Marko retrouvaient enfin, après des années, leur petite Hazel. Une famille enfin réunie et heureuse, avec un heureux événement en route ! Que demande de plus ? Bien entendu, Brian K. Vaughan ne l’a pas entendu de cette oreille et à continué de tourmenter la pauvre famille. Jusqu’au point d’orgue dramatique du septième tome où Prince Robot IV, dans une pulsion sexuelle aussi surprenante que choquante, provoqua l’impensable ! Une nouvelle fois, le sort s’acharnait sur cette famille !…
Contraints de faire escale sur la comète Phang, agitée par une guerre civile sans fin, Hazel, sa famille, mais aussi Robot et Pétrichor, y perdirent bien plus qu’un temps précieux. L’un d’entre eux connut une fin tragique sous la lame des mercenaires de La Marche, les habitants de Phang furent absorbés par un terrible Temportex et l’enfant à naître d’Alana et Marko ne donne plus signe de vie depuis le décollage du vaisseau arbre… L’avenir s’annonce bien sombre. Et pourtant…
(Contient les épisodes #43 à 48)
Alors qu’on ne s’y attendait vraiment pas, du moins moi, Prince Robot IV a été victime d’une pulsion sexuelle et a voulu abuser d’Alana dans un moment de faiblesse. Mais s’il y a bien une qualité qui défini Alana c’est la fidélité. En repoussant Prince Robot IV, Alana a chuté et, en reprenant ses esprits, elle réalise l’horreur, le bébé qu’elle porte ne bouge plus. C’est sur ce cliffangher de fin insoutenable que se terminait le septième tome. C’est dans l’angoisse la plus totale, l’interrogation la plus cruelle que nous nous demandions ce qui allait arriver au bébé !
C’est là que l’on se rend compte de la qualité de cette série, de la puissance émotionnelle de ces personnages. A la fin du tome #7 j’étais hors de moi, scandalisé, bouche bée, ne parvenant pas à refermer mon livre, pour ne pas avoir à me dire que j’allais devoir attendre le dénouement de cette scène dramatique, tragique et d’une violence émotionnelle extraordinaire. On ne lit pas cette série, on l’a vit ! Nous faisons parti intégrante des personnages, on vit tout avec eux. C’est juste incroyable, j’ai rarement ressenti telle immersion dans une série.
Et la force de Brian K. Vaughan c’est qu’il ne se repose jamais sur ses lauriers. Le titre nous surprend toujours, nous broie le cœur sans réserve. Les intrigues se renouvelles toujours, grâce à un flux continu de personnages. Toujours plus riches et passionnants les uns que les autres. Vaughan parvient toujours à nous proposer quelque chose de nouveau et de fort. Bien aidé, en cela, par les dessins de Fiona Staples !! L’artiste nous propose une approche artistique d’une richesse sans fin. Ses personnages sont toujours plus incroyables, ses planètes toujours plus fantastiques et immersives. Un tel travail ne peut qu’être admiré page après page !
Mais revenons à l’histoire !
Le drame frappe encore Alana et Marko. Le silence du bébé n’est pas temporaire, mais bel et bien définitif ! La chute d’Alana a provoqué la fin prématurée de sa grossesse…
C’est ainsi qu’on l’a retrouve notre petit groupe à Avorteville, l’endroit le plus simple pour retirer le petit sans avoir répondre à la moindre question ou devoir justifier de la moindre identité. Mais même pour un tel endroit, à huit mois de grossesse, cela n’est pas possible. Mais ils sont aiguiller vers un endroit encore plus « hors-la-loi », les Terres Perdues, là Alana pourrait se faire retirer son bébé.
Alana, Marko et Hazel partent donc, juste eux trois, pour cette « clinique » mal dépeinte. Mais en cours de route, l’état de santé d’Alana se dégrade très rapidement. Et le bébé, qui a de l’ADN de Marko, partage de sa magie avec sa mère à travers le sang. Alana se retrouve avec des pouvoirs et c’est alors que leur apparaît à tous les trois un personnage qu’ils ne s’attendaient jamais à voir et qui va les chambouler !…
Pendant ce temps, Le Testament continu de tomber de Charybde en Scylla. Décidément, ce personnage est un raté total ! Et un poisseux ! Il n’arrive à rien et, surtout, il ne lui arrive rien de bien. Pire, on peut même dire qu’il lui arrive que du mal. Cette fois-ci, une sombre histoire de vengeance, le plonge dans des souvenirs douloureux de son passé entre deux séances de tortures. Mais sa tortionnaire, en plongeant dans son esprit, va découvrir une information qui vaut plus que de l’or ! Une information qui risque bien, c’est même une certitude, de retomber sur nos héros !…
A côté de cela nous avons le droit aux prémices d’une histoire d’amour naissante. Et je dois bien dire que, celle-là, je ne l’ai pas vu venir ! Mais pas du tout. Et j’ai vraiment hâte de découvrir s’il s’agit d’un coup d’un soir, d’un résultat de cuite ou de quelque chose de plus concret.
Et pendant ce temps, deux journalistes sont toujours en galère…
Une nouvelle fois, graphiquement, c’est un régal, c’est un voyage, c’est une perfection ! Bon, je dois être honnête, et j’ai un petit peu de mal avec la « sage-femme » s’occupant de l’avortement. Graphiquement je ne suis vraiment pas convaincu. A l’inverse, la tortionnaire du Testament, même si elle est hideuse, m’a fait éclater de rire. Encore des personnages de dingue, encore de nouveaux lieux immersifs. J’ai beaucoup aimé le côté western d’Avorteville. Je ne vois pas le lien entre les deux, mais cela fonctionne bien.
Bref, ce huitième tome de Saga, bien que d’une très grande richesse, bien que traitant un sujet plutôt lourd et grave est une belle parenthèse au final. Nos héros ont le droit à une petite pause, à une petite accalmie, ils ont le droit de profiter de l’instant présent, de profiter tout court ! Et que cela fait plaisir !