Sang neuf - American Vampire, tome 1 par Athom
Critique sur le premier tome
Le décors est posé, le titre de l'album l'annonce, il y a du sang neuf à l'horizon, les darons du vampirisme n'ont qu'à bien se tenir, le 20e siècle déboule sur eux et avec lui, une nouvelle race venue de ce "Nouveau Monde".
Côté histoire : Passons pour le topo de Skinner Sweet et les premières découvertes (la jeunesse éternelle, les pouvoirs, "l'enfantement" d'une autre vampire...). Ce que nous voyons dans l'album, c'est la découverte de la société vampirique dans le monde et son fonctionnement, dominée par la race de vampire des Carpates. Celle-ci va voir d'un très mauvais œil les nouveaux venus (ils ne sont que 2 représentants ici). Des conflits vont éclater et s'intensifier avec l'entrée en lice des Vassaux de vénus, groupuscule humain proactif dans le combat contre les créatures surnaturelles. Tout ceci dans une ambiance début 20e siècle plutôt bien retranscrite.
Beaucoup de références sont faites au père de tous les récits du genre : Dracula. Il n'y a qu'à voir le couple Pearl/Henry qui fait penser à une évolution possible du couple Mina/Jonathan, l'autre couple Pearl/Skinner qui fait penser à l'amour de Dracula porté à Mina, ou encore les Vassaux de Vénus qui évoquent la bande de Van Hellsing dans sa traque du monstre. Pourtant, si elle s'en inspire, l'histoire se démarque du récit fondateur, tel un nouvel enfant de la nuit déployant ses ailes : elle pose son origine et dévoile un univers qui va s'enrichir au fur et à mesures des pages. Le récit semble un peu décousu au début mais on s'y retrouve dans l'ensemble.
Côté dessin, le style est assez anguleux, avec un fort encrage. Les expressions des personnages sont bien rendus, ce ne sont pas des pantins.
Ce qui est regrettable c'est l'irrégularité du dynamisme des scènes d'action : certaines montrent un très beau mouvement que l'on suit facilement, et à d'autres endroits les scènes sont statiques là où elles devraient donner
Un regret également sur les arrière-plans des planches : certes Rafael Albuquerque arrive à évoquer l'environnement avec seulement quelques plans et les scènes graves et d'actions peuvent s'en passer, mais très souvent c'est fouillis et peu détaillé.
En conclusion, un Comics qui revitalise le genre, et qui a de quoi alimenter de bonnes histoires. Mais pourra-t-il tenir sa promesse de l'originalité sans nous faire bâiller ?