tire-bouschtroumpf ou schtroumpfe-bouchon ?
Pour tout lecteur des Schtroumpfs qui se respecte, une fois la prononciation de "Schtroumpf" parfaitement maitrisée, il est impératif de savoir parler Schtroumpf.
Cette invention scénaristique (remontant à l'album fondateur "La Flûte à six schtroumpfs" des aventures de Johan et Pirlouit) est un des éléments majeurs qui rend ces petits lutins bleus à ce point sympathiques. Je suis d'ailleurs toujours étonné de voir à quel point ce "langage" est compréhensible grâce à la mise en scène, les mimiques, la situation, etc dans les albums de Peyo.
Cet album joue à fond sur la particularité de ce langage en partant sur un principe a priori absurde. Sur un un village de 100 Schtroumpfs, deux "groupes" (ceux du sud, ceux du nord), s'opposent sur la proposition des noms composés.
Tire-bouschtroumpf ou schtroumpfe-bouchon ? Petit chaperon-schtroumpf ou petit schtroumpferon-rouge ?
Cet élément comique ouvre l'album, on pense alors s'aventurer dans une historie potache, bien gentille... Et pourtant non, le conflit entre les schtroumpfs du Nord et du Sud s'envenime jusqu'à la guerre civile. Le grand Schtroumpf, désespéré, est alors contraint de recourir au service de l'ennemi juré, Gargamel...
Peyo étant belge, le parallèle est évident : Wallonie vs Flandre dans toute sa splendeur... Régionalisme, racisme, union sacrée face aux menaces extérieures, tout y passe...
Certes, ça reste une bande dessinée "pour enfants", il n'empêche, le message passe on ne peut mieux est reste un hymne à la tolérance et au respect des identités culturelles...
Bref, un des meilleurs albums de Peyo à mon sens.