Seizon Life par Ninesisters
Nobuyuki Fukumoto (Kaiji) rencontre Keiji Kawaguchi (Zipang) ; le premier se charge du scénario, le second du dessin. A priori, une bonne association, qui devrait fournir un travail de qualité. A priori seulement, car si la situation était aussi simple, ce ne serait pas drôle.
Le scénario propose pourtant de belles promesses : un salary-man qui a délaissé sa famille au profit de son travail apprend qu'il ne lui reste que 6 mois à vivre. Alors qu'il tente d'en finir avec la vie, le cadavre de sa fille – disparue depuis plusieurs années – est retrouvé : elle avait été assassinée. Comme pour se racheter, il part à la recherche de son meurtrier, luttant contre le temps qui lui reste à vivre et le délai de prescription. Évidemment, avec une telle base, nous pouvons nous attendre à une grosse charge de pathos bien gras – tous les éléments sont là – mais ce n'est pas encore le plus grave. Le plus grave, c'est que pour faire progresser l'enquête, le scénario est parfaitement invraisemblable et bourré de raccourcis. Le principal type de raccourci, c'est celui de la mémoire fantastique : sur son chemin, notre personnage principal ne va croiser que des individus capables de lui dire avec une précision absolue ce qu'ils ont fait il y a 15 ans, le jour où ils ont rencontré sa fille (pourtant une personne parmi tant d'autres). Et ça, tout de suite, ça aide ! Ce manga ne fait que 3 volumes, mais se trouve rempli de passages comme cela, de hasards extraordinaires qui vont d'un seul coup faire progresser l'enquête d'un bon monstrueux ou de quidams prêts à raconter tout ce qu'ils savent sur une fille croisée dans la rue 15 ans plus tôt... Seizon Life est un titre prenant, mais tellement peu crédible qu'il en devient d'un ridicule achevé.