Nous voici dans le cas classique d'un problème bien français, le plus souvent lié au cinéma : le problème de l'auteur. Contrairement au monde anglo-saxon, en France il est de bon ton de vouloir essayer de tout faire quand on crée une œuvre, tant la scénariser que la réaliser. Mais n'est pas Auteur avec un grand A qui veut et, vous l'aurez remarqué, on est plus souvent doué pour un domaine particulier et médiocre dans les autres.
Car c'est ici le problème de Mathieu Bablet, dessinateur au talent FOU (je ne saurais trop mettre l'emphase sur ce point), scénariste moyen, dialoguiste exécrable. Le thème principal de l'œuvre, à savoie la critique de la société de consommation (c'est original) est appuyé avec une telle lourdeur dans les dialogues qu'on en viendrait presque à devenir partisan du consumérisme. Maladroits, pas naturels pour un sou, clichés, ceux-ci vous pourrions régulièrement l'immersion.
Quel dommage car malgré ce point douloureux, l'ouvrage est d'une qualité excellente. Vous l'aurez compris à ma note ainsi qu'à mon parallèle avec Avatar (que j'ai également bien côté malgré un scénario et des dialogues encore pires), l'esthétique, la qualité du trait, les couleurs, la mise en page sont tout bonnement superbe et parviennent à rattraper le gros des défauts de la BD. Je ne pourrais citer que sur les doigts d'une main les œuvres d'une telle qualité graphique.
Dessins : 9/10 (-1 pour les visages avec lesquels j'ai beaucoup de mal)
Scénario: 5/10
Dialogues: 2/10
À réserver à ceux qui préfèrent voyager grâce à la force des images plutôt qu'à une histoire et des personnages. Et si vous aimez l'espace, les vaisseaux spatiaux et le cyberpunk, c'est tout bonus