C’est une bonne situation ça, sentai ?

La raison marchande a horreur du vide : les Sentai du passé ont botté les fesses des Kaiju ? Bienvenue aux sentai, la version low cost qui, dans leurs habits colorés (le plus souvent achetés d’occasion) exécutent des tâches moyennant paiement et nombre d’étoiles sur l’application qui fait se rencontrer l’offre et la demande. La Gig Economy et l’économie des plateformes s’attaquent aux super-héros ! 


Enfin façon de parler : les (super-)héros sont désormais toute personne qui a rempli (en ligne) quelques documents pour devenir sentai. Une source de revenus mais pas de reconnaissance ce qui en conduit pas mal à lâcher en cours de route, à faire des photos pour gagner +… La version dégradée des missions ninja dans Naruto


Le récit de Shin Zero se concentre sur un groupe de 5 jeunes sentai et pour ne rien arranger non seulement ils font des tâches de m*rde mais en plus la solidarité n’est pas au programme. Ils sont collocs mais chacun a ses idées et projets, sa trajectoire idéale. Une communauté temporaire et instable, ce qui n’ira pas sans créer déconvenues et tensions notamment sur la fin du tome.


Un tome qui a, lui aussi, horreur du vide : aucune page blanche à signaler, des infos sont même dispersées au dos de la couverture comme sur un des rabats ! Pas de temps morts à signaler et une avancée du scénario par ellipses et quelques retours dans le passé afin de mieux saisir comment nous sommes passés d’un programme Sentai public et militaire (où Captain America croise Akira et Pacific Rim) à un programme éco + capturé par un oligopole privé. En prime se trouvent des thématiques sur l’usage des réseaux et des smartphones, les relations familiales, l’orientation sexuelle, les aspirations contrariées, les malentendus de la vie sociale… Et il y a l’inventivité des produits dérivés, de l’usage des couleurs, des dialogues et des planches.


C’est ainsi un ouvrage très copieux qui nous est proposé et qui pourrait se suffire à lui-même… sauf que la série est en trois tomes alors vivement la suite Mathieu Bablet et Guillaume Singelin !

Anvil
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le 25 janv. 2025

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