La coloc sentaï

Bien que très connu, c'est ma toute première lecture de Bablet & Singelin; et c'est une très belle surprise ! Une superbe interprétation des Sentaïs remis au goût du jour.

Vous pensiez combattre des kaijus ? Finalement, on suit le combat de vie de cinq jeunes adultes qui nous sont totalement contemporain. Les personnages sont très bien écris, c'est génial de sentir les relations totalement différentes qu'entretiennent les cinq colocs entre eux.

Le dynamisme de l'ambiance coloc est d'ailleurs totalement ressenti, c'est génial de voir ça sur papier. Autre chose, c'est la première fois que je vois des conversations par smartphone aussi bien réussie ! D'habitude, j'ai tendance à m'en lacer... Ici c'est génial, déjà par l'idée des bulles de couleurs, puis surtout, de suivre une discussion par message et de voir par les images une toute autre réalité. Par exemple, quand Satoshi par textos, se donne l'image d'un leader en voulant créer un groupe de sentaïs colocs pour pouvoir réaliser de plus grosses missions; mais qu'en même temps dans la réalité on le voit s'embrouiller avec des gens parce qu'il vole des sodas en toute décontraction (+ la réalité des autres colocs en parallèle).

Je parlais des textos, mais, c'est la présence du smartphone qui est parfaitement maîtrisée! Dans beaucoup d'oeuvres représentant notre vie d'aujourd'hui, la présence des téléphones est omise alors qu'ils sont omniprésents de nos jours ! La présence des réseaux sociaux est donc de la partie et encore mieux, la présence de contenu pornographique. Ces plateformes imagées, plus les sentiments des personnages qui on chacun leur réalité différentes, créé une tension d'autant plus forte. On sent que se groupe pas encore soudé, mais qu'on aime voir ensemble peut éclater à tout moment !

C'est une très bonne BD, je me répète ! Les compositions sont dynamiques, l'utilisation de la couleur avec parcimonie donne du peps et parfois même de la magie aux planches; mais ce que j'ai le plus adoré, c'est un fantastique travail de l'ellipse.

J'ai quand même un bémol ! Ils sont plutôt athlétiques, n'hésites pas à passer à l'action, se bagarres,ect.. mais on ne les vois jamais s'entrainer... Même Warren, pour son coup d'éclat à la fin, il doit être entrainer, faire de la course, du parcours... Les vidéos d'upercut au foie que regarde Heloïse ne sont pas suffisantes pour être exécutées, elle doit prendre des cours de boxe ! Satoshi à un short de Muay Thaï et un survet Venom, on veut le voir suer dans une salle d'art martiaux; sa "salle de sport" n'est pas suffisante pour faire de lui un guerrier ! Même si ils ne sont pas réellement les chevaliers de la rue qu'ils (certains) rêveraient d'être, leurs capacités sont tout de même haut-de-là de la moyenne... comme je le disais pour la course de Warren, ou même tout simplement le fait qu'ils n'hésitent pas à aller se battre contre des contrebandiers... Satoshi contre même un coup de poignard ! Quels personne lambda se lance là dedans ou fait ça ? Non non non, pour ça, il faut être entrainer ! et j'espère bien que dans les prochains tomes, il y aura un flash back qui nous montre tout ça.

Mis à pars ça, nos héros sont dans un monde bien loin du nôtre et en même temps tellement proche. Cette sensation est due au travail remarquable de Mathieu Bablet et Guillaume Singelin; j'ai hâte de voir la suite ! En attendant, je vais foncer découvrir un peu plus les oeuvres des deux auteurs.