Quand Valérian devient freelance pour les aliens les plus fauchés de la galaxie

Dans Shingouzlooz.Inc, deuxième opus de la collection Valérian vu par…, Wilfrid Lupano et Mathieu Lauffray nous embarquent dans une aventure intergalactique où Valérian et Laureline doivent jongler entre le sauvetage de la galaxie et les magouilles de comptoir d’un trio de Shingouz aussi cupides qu’imprévisibles. Une intrigue qui, sur le papier, promet un cocktail d’humour, d’action, et de satire cosmique... mais qui atterrit parfois avec un moteur un peu grippé.


L’histoire démarre sur les chapeaux de roue : les Shingouz, aliens petits mais très doués pour se fourrer dans les pires pétrins, ont vendu la Terre à un conglomérat intergalactique. Oui, vendu. Avec leur panache habituel de mauvais payeurs et de charme douteux, ils se retrouvent coincés dans une situation qui menace l’équilibre de la galaxie, obligeant Valérian et Laureline à enfiler le costume d’avocats galactiques (ou de pompiers désabusés).


Le scénario de Wilfrid Lupano est incisif et regorge de dialogues percutants, teintés d’un humour cynique qui colle bien à l’univers. Les interactions entre Valérian, Laureline, et les Shingouz offrent des moments savoureux, entre quiproquos absurdes et piques bien senties. Cependant, derrière cette légèreté, l’intrigue souffre d’un rythme inégal. Si certains passages sont brillamment menés, d’autres s’étirent ou s’égarent dans des détours qui cassent un peu la dynamique.


Graphiquement, Mathieu Lauffray livre des planches somptueuses. Les décors interstellaires sont foisonnants, les créatures exotiques parfaitement loufoques, et l’action est mise en scène avec une fluidité impressionnante. Cependant, cette richesse visuelle peut parfois éclipser la narration, rendant certains moments plus contemplatifs que narrativement efficaces.


Un autre point notable est l’absence d’un réel fil rouge émotionnel. Valérian et Laureline, bien que fidèles à eux-mêmes, semblent moins impliqués que dans les albums originaux de Christin et Mézières. Le duo manque un peu de profondeur, et leur relation, habituellement l’un des points forts de la série, est ici reléguée à l’arrière-plan.


Malgré ses défauts, Shingouzlooz.Inc reste une aventure plaisante, portée par un humour irrévérencieux et une critique légère mais pertinente du capitalisme galactique (oui, ça existe). Les Shingouz, véritables stars de cet opus, volent souvent la vedette avec leurs combines foireuses et leur maladresse attachante.


En résumé, Shingouzlooz.Inc est une réinterprétation divertissante mais inégale de l’univers de Valérian et Laureline. Lupano et Lauffray livrent une aventure visuellement spectaculaire et drôle, mais qui manque parfois de consistance pour égaler les grands classiques de la série. Un épisode intergalactique sympathique, où les Shingouz roulent tout le monde... même les attentes des fans.

CinephageAiguise
7

Créée

le 15 janv. 2025

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