Sky-high Survival, c’est l’histoire de Yuri, une jeune fille qui se retrouve tout d’un coup sur le toit d’un gratte-ciel avec un homme masqué et armé qui la poursuit pour la tuer. Arrivant à s’en sortir, elle découvre un monde singulier ou des ponts vont d’immeubles en immeubles, seuls moyen de se déplacer. Se rendant compte qu’elle est probablement coincée dans un monde parallèle et que seul son frère est joignable par téléphone, elle entreprend sa recherche. Mais sur les toits, elle se rend compte que l’homme masqué qu’elle a rencontré précédemment est loin d’être le seul…
Alors, d’un point de vue personnel, ce manga m’a posé beaucoup de problème car malgré le fait que c’est bourré de défauts et de clichés, j’ai globalement passé un très bon moment. Du coup, il est compliqué de critiquer une œuvre dont on sait qu’elle n’est pas très bonne mais dont on a sincèrement apprécié la lecture.
Commençons donc par les nombreux défauts qui sillonnent le premier volume de ce manga. Tout d’abord, les incohérences sont légions :
- L’héroïne qui tente de discuter avec son agresseur au tout début de l’histoire (non mais qui ferait ça sérieusement ?).
- Des collégiens qui arrivent à survivre plus longtemps que les adultes (bon ça c’est dans tous les mangas de type survival mais bon… on y croit pas une seconde). Et ne parlons même pas de Yuri qui à 16 ans mais qui échappe à plusieurs hommes masqués sans aucunes blessures.
- Le cadavre d’un mec qui lorsqu’il est brulé fait autant de fumé qu’un feu de forêt.
- Yuri touche en pleine tête un homme masqué en tirant au pif (on la voit même fermer les yeux) avec un pistolet, arme qu’elle utilise pour la première fois de sa vie.
- Etc.
Un autre défaut récurrent du manga est ses personnages, qui sont assez clichés :
- L’héroïne forte et déterminée mais quand même un peu fragile, sans oublier le coté ingénue (cf Sakura, Orihime, etc).
- Le frère de l’héroïne dont on ne voit pas encore le visage mais qui a l’air badass et protecteur. Sans parler de l’adoration sans faille, un poil incestueux, de l’héroïne envers cette figure emblématique de « l’oniisaaaan ».
- Sur le plan des personnages secondaires on a vu pour le moment : le méchant pervers qui veut violer l’héroïne mais qui se fait buter deux seconde plus tard, le collégien apeuré archétype de la victime, l’intello qui a tout calculé et qui arrive à tout prendre de sang froid (parce que il a souvent imaginé des monde contre-utopistes vous voyez, lol) et le pote un peu plus grand et costaud que la moyenne qui est un colosse gentil.
Bref, niveau écriture des personnages, ce n’est pas la grande originalité.
Parlons maintenant du personnage principal… qui est à la fois le plus gros défaut mais aussi dans une moindre mesure une qualité du manga. Déjà le personnage de Yuri est une insupportable lunatique. Le personnage passe de la peur au courage sans réelle raison, avec souvent comme justification : j’aime trop mon frère alors faut que je survive (lol). Elle change d’avis en deux seconde neuf de pages en pages ce qui fait qu’on a un peu du mal à s’identifier à elle. Bien qu’elle ne soit pas stupide, son côté ingénue tape assez rapidement sur les nerfs, suffisamment pour avoir envie de l’étrangler. Bref un personnage assez énervant en somme… Mais ça reste un personnage de femme forte, personnage principal qui plus est. Dans un shonen, c’est assez rare pour être souligné ! Elle fait donc tout pour survivre malgré sa condition désavantageuse de lycéenne de 16 ans (en face de grands gaillards masqués qui possèdent différentes armes). Je salue l’effort !
Malgré tous ces défauts qui auraient pu me gâcher l’expérience de lecture, j’ai été complétement happé par l’univers présenté. Le rythme est effréné et ne nous laisse que très peu de temps pour souffler. Les règles concernant ce monde ne nous sont expliquées que petit à petit maintenant habilement notre attention et notre curiosité. La tension et l’horreur est au rendez-vous, la sensation de hauteur étant bien retranscrite. Bref d’un point de vue ambiance, force est de constater que j’étais dedans. Le fait de disséminer des pistes par-ci par-là ne nous donnant que de maigres indices sur la situation, permet d’accrocher le lecteur qui cherchera désespérément des réponses. D’un point de vue du rythme et de l’ambiance, c’est réussi !
Un autre point fort de ce volume est le character design des hommes masqués. Ces tueurs au sang-froid font froids dans le dos, avec leurs masques blancs souriants. De plus le côté aléatoire de leurs armes renforce le côté terrifiant de la situation : quel sera l’arme qu’aura le prochain ? Vais-je pouvoir y survivre ? Le fait qu’ils privilégient le suicide pour leurs victimes, essayant de leur faire peur pour qu’ils sautent des immeubles plutôt que de les tuer tout de suite fait aussi son petit effet sur le plan de l’horreur. Puisqu’on parle des hommes masqués, impossible de passé à côté du plus gros point fort du manga : le sniper en costume. Classe, stylé et ultra charismatique le personnage intrigue tout de suite ! Capable de parler, ou du moins de prononcer le nom de l’héroïne, un mystère semble planer autours de ce personnage et c’est tant mieux : s’il y a un masque intéressant, c’est bien lui.
On retrouve de plus les thèmes classiques du Survival avec quelques réflexions sur l’instinct de survie (jusqu’où est-on prêt à aller pour survivre ?), l’animalité de l’homme et sa réaction lorsqu’on le met dans un environnement sans lois, etc… Mais avouons-le, Sky-high Survival ça ne vole pas très haut pour le moment (venez découvrir le koala Barbu et ses meilleurs blagues en tournée dans toute la France !!!). Pour l’instant, si vous cherchez un survival plus psychologique et profond privilégiez plutôt l’excellent Alice in Borderland.
Pour le dessin, c’est pas mal mais sans plus. Sans être extraordinaire, ça passe tout-à-fait : les décors sont plutôt bien faits, le design des masques est bon, les personnages (hors masques) sont moyens, les scènes d’actions sont claires sans être impressionnantes (d’un point de vu graphique). R.A.S c’est moyen-bon.
Alors comme je disais précédemment je sais bien que le premier tome de Sky-High Survival n’est pas excellent en soit. C’est bourré de défauts et ce n’est clairement pas du « bon manga » mais personnellement je suis rentré dedans et j’ai dévoré le tome sans m’en rendre compte. En tant que pur divertissement accrocheur et prenant, ça fonctionne très bien. J’ai eu ma dose de sensation, mon lot de suspens… et je ne demandais rien de plus en fait.
Conclusion : Ce n’est pas extraordinaire mais ça remplit honnêtement son contrat. 6.5/10.
Critique originale