Par l'auteur de L'habitant de l'Infini, voilà comment est vendu Snegurochka. Vu la réputation de ce premier, il est difficile de ne pas être séduit par ce Snegurochka édité par Casterman (belle édition d'ailleurs).
Difficile d'écrire quelque chose sur ce manga sans en révéler tout l'intérêt. Mais je vais tout faire pour ne rien révéler de l'histoire qui se base, il faut le dire, sur un côté très énigmatique et mystérieux notamment autour du duo Belka / Schenock. Deux personnages aussi curieux que profond. Un duo étonnant entre l'handicapée et le borgne.
Snegurochka est une épopée surprenante dans l'Union Soviétique post-révolution Le dessin est vraiment bon mais c'est surtout dans l'ambiance que le manga est réussie. La retranscription la vie post-révolution est vraiment intéressante avec ce point de vue ultra intimiste finalement. Et finalement c'est quand on apprend au fur et à mesure qui est qui, quel est le but de tout cela, que Snegurochka prend toute son envergure. Les informations sont distillées au compte goutte avec une maitrise parfaite. Le lecteur n'est jamais perdu mais toujours surpris. Finalement on se rend compte que le fil conducteur ne tient à pas grand chose. Mais l'auteur joue bien avec les différents arcs de son histoire et ses personnages.
Dans un monde tout chamboulé, occupé par une police secrète omniprésente, la fragilité des deux personnages tranchent. Surtout quand on voit qu'autour, les têtes tombent au fur et à mesure et que chacun joue un jeu qui est le sien. C'est un vrai thriller soviétique qui se déroule devant nos yeux avec des personnages qui ne sont jamais vraiment ce qu'on pense qu'ils sont. Une forme de bal masqué de grande ampleur à travers Datcha, perruque, jambe factice et interdépendance.