Ce quatrième album des aventures de Spirou et Fantasio utilise un subterfuge pour découper cette aventure en trois petites histoires revenant aux premiers récits imaginés par Franquin. Un retour en arrière un rien décevant par rapport à ce qui avait été mis en place dans le deuxième album de la série.
Spirou et les héritiers vaut pourtant largement d'être lu pour diverses raisons.
La première, et non la moindre, c'est que l'évolution graphique de Franquin suit son cours. La course automobile est une petite merveille au niveau des sensation de vitesse et de mouvement que Franquin parvient à induire avec quelques coups de frayons bien placés. Cette course n'est qu'un exemple parmis tant d'autres des hautes competences du chef de file de l'école de Marcinelle.
Franquin y developpe également son goût pour les inventions loufoques lors du premier concours pour l'obtention de l'héritage avec le Fantacoptère, mais également des inventions un peu absurdes et assez inutiles qui préfigurent pour la première Zorglub, et pour les secondes les inventions de Gaston Lagaffe.
Mais c'est surtout en agrandissant la famille de Spirou avec la création de Zantafio, le cousin maléfique de Fantasio, méchant récurrent de la série à l'avenir et bien sûr en créant le fantastique, le fabuleux, et n'ayons pas peur des mots, le fantabuleux Marsupilami que Spirou et les héritier constitue un jalon au sein des Aventures de Spirou et Fantasio dessinée par Franquin.
Franquin offre donc dans cet album à travers la création de cet animal fantastique inspiré par la cryptozoologie, un formidable héritage (
aussi immatériel et important que celui que recevra Fantasio à la fin de ses épreuves
) à toute la BD franco-belge.